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Les mesures actuelles de sécurité, même améliorées, ont leurs limites.

Dans les lieux très fréquentés et lors des grands événements, la sécurité est devenue une priorité. Une vigilance désormais entrée dans les mœurs.

De la musique, des chars et… une pointe d’angoisse. Le carnaval de Nice, qui s’ouvre samedi, verra à nouveau des centaines de milliers de personnes défiler dans les rues. Mais sept mois après l’attentat, qui a endeuillé la ville le 14 Juillet, il faudra composer avec un dispositif de sécurité inédit. Une vigilance qui est loin d’être un cas isolé.

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En effet, depuis des mois, chaque événement d’ampleur, chaque site touristique est sécurisé au maximum car il fait figure de cible potentielle pour les terroristes. Preuve en est, il y a tout juste une semaine, un homme armé de machettes s’en prenait à des militaires au carrousel du Louvre.

Un dispositif qui se banalise

A Nice, le carnaval a été maintenu, mais complètement reformaté pour s’adapter aux exigences drastiques de sécurité. Le périmètre a été restreint, trente-six portiques de sécurité ont été installés et 200 agents se chargeront des fouilles. Les déguisements prêtant à confusion – sabres de pirate, pistolets de cow-boy – seront interdits, et pour la première fois, le défilé se déroulera derrière des palissades, sans passer par la Promenade des Anglais. La ville a même fait appel aux conseils de la société israélienne en charge de la sécurité à l’aéroport de Tel Aviv. Un dispositif inédit, mais qui tend à se généraliser à tous les rassem­blements et lieux publics et, surtout, à s’inscrire sur le long terme.

En atteste l’annonce faite ce jeudi par la Ville de Paris, qui souhaite entourer la tour Eiffel d’un mur de verre haut de 2,50 m. La clôture serait même pare-balles, d’après ­Bernard Gaudillère, président de la ­Société d’exploitation du monument. Une mesure qui s’inscrit dans un contexte sécuritaire déjà au plus haut, avec un état d’urgence maintenu sans interruption depuis le 13 novembre 2015. Chaque rassemblement populaire est désormais vu à travers les risques d’attaques, de l’Euro de football 2016 au Festival de Cannes, en passant par le Tour de France et les marchés de Noël. «Les gens se sont habitués, inconsciemment, à vivre avec le terrorisme. Les mentalités ont changé», abonde Roland Jacquard, expert à l’Observatoire international du terrorisme.

Les terroristes s’adaptent

Mais cette pérennisation de la sécurité peut-elle suffire, sachant que la vigilance se relâche inexorablement avec le temps ? Les mesures actuelles, même améliorées, ont leurs limites. Car si elles permettent de «lutter contre les attentats de faible intensité (kalachnikov, explosifs et grenades), il est plus difficile de contrer des attentats de très grandes envergures – voitures ou bus piégés – et les actes isolés comme celui du Louvre», explique le spécialiste. Et d’ajouter que le danger reste maximal, compte tenu de la capacité d’adaptation des jihadistes.

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