En Direct

Val-de-Marne : sa dépouille repose au funérarium depuis 2015

Le funérarium évoque le manque évident d’humanité de la situation.[Olivier Douliery / AFP]
Par Mis à jour le Publié le

La dépouille d’une femme se trouve au funérarium de Villeneuve-Saint-Georges (Val-de-Marne) depuis octobre 2015. La mairie de Sucy-en-Brie, où le décès a eu lieu, refuse de prendre en charge les funérailles.

Noëlle P. est décèdée à Sucy-en-Brie fin 2015. Sa fille avait alors signé une autorisation pour transférer le corps de sa mère jusqu’à Villeneuve-Saint-Georges. Elle avait ensuite disparu sans donner d’adresse. M. Godard, le responsable du funérarium, a expliqué à LCI que «cette dame appartenait à une famille un peu nécessiteuse et avait très peu de proches».

Lorsqu’une personne indigente décède, c’est normalement à la mairie de prendre en charge les obsèques. Dans ce cas précis, un héritier s’étant manifesté, la municipalité a considéré qu’elle ne peut plus légalement organiser les funérailles. Une position partagée par le funérarium. Noëlle P. est donc toujours réfrigérée.

Problèmes d'hygiène

«Techniquement, il est tout à fait possible de conserver au froid le corps aussi longtemps. Mais à terme, cela pourrait poser des problèmes d’hygiène, surtout si une panne d'électricité arrivait», précise encore M. Godard. Reste que le préjudice financier pour le funérarium est important : un forfait de trois jours pour faire reposer un corps coûte entre cent-cinquante et trois-cents euros, selon les établissements.

A lire aussi : «Died In House», le site qui permet de savoir si sa maison est hantée 

La semaine dernière, l’organisme Santé publique France a révélé qu’une surmortalité en partie liée à la grippe avait été constatée sur le mois de décembre et les deux premières semaines de janvier. En tout, cela représente 11.400 décès supplémentaires sur toute la métropole. Ce qui a entraîné une surcharge d'activité pour le funérarium. «Avec la forte mortalité que nous avons connu ces dernières semaines en Ile-de-France, nous avons été un peu débordés et nous avons été confrontés à un manque de place», explique M. Godard. 

Le funérarium, décidé à faire changé les choses, évoque surtout le manque évident d’humanité de la situation. La préfecture et le procureur de Créteil ont ainsi été informés de la situation, et pourraient peut-être envisager une mise en terre qui mettrait fin à cet imbroglio funéraire.

Ailleurs sur le web