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Affaire Méric : renvoi aux assises pour quatre skinheads

LA mort de Clément Méric, 18 ans, devenu un symbole pour les «antifas» (antifascistes), avait causé une vive émotion dans le pays. [AFP / ARCHIVES]

Une juge d'instruction a ordonné le renvoi devant la cour d'assises de quatre skinheads impliqués dans la rixe qui avait coûté la vie à un militant antifasciste, Clément Méric, en 2013 à Paris, sans retenir l'intention de tuer, a appris l'AFP lundi de source judiciaire.

Deux des mis en examen, Esteban Morillo, 24 ans, et Samuel Dufour, 23 ans, sont plus directement visés. La magistrate a ordonné qu'ils soient jugés pour violences volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner, en réunion et avec usage ou menace d'une arme, des circonstances aggravantes, a précisé la source.

Les deux autres sont renvoyés aux assises pour des violences volontaires sur des camarades de Clément Méric présents lors de la bagarre, dans le quartier Saint-Lazare, le 5 juin 2013 en fin d'après-midi.

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La mort de Clément Méric, 18 ans, devenu un symbole pour les «antifas» (antifascistes), avait causé une vive émotion et conduit le gouvernement à dissoudre le groupuscule Troisième Voie, dont étaient issus les skinheads, et son service d'ordre, les Jeunesses nationalistes révolutionnaires (JNR), que dirigeait Serge Ayoub, un vétéran de la mouvance. Le ministre de l'Intérieur de l'époque, Manuel Valls, avait évoqué un «assassinat», sur fond de craintes de résurgence des violences d'extrême droite.

Mais les magistrats instructeurs ont écarté une intention de tuer. Dans l'ordonnance de mise en accusation, datée du 9 mars, la juge Isabelle Rich-Flament estime qu'«il n'est nullement établi (...) la preuve d'une intention homicide», selon une source proche du dossier. «Bien au contraire, il est établi par les témoignages de part et d'autre qu'il s'agit d'une rixe, à l'occasion d'une rencontre fortuite de deux groupes rivaux» dans une vente privée de vêtements d'une marque prisée par les deux camps, ajoute-t-elle, selon la même source.

L'utilisation d'un poing américaine en question

«Nous sommes satisfaits du fait que les circonstances aggravantes de la réunion et de l'usage d'une arme soient retenues. Cela nous paraît fidèle et conforme à ce qui s'est passé», a réagi l'avocate des proches de Clément Méric, Me Cosima Ouhioun. Esteban Morillo a reconnu dès sa garde à vue avoir frappé à deux reprises le jeune «antifa» au visage, à poing nu, dans un réflexe de défense selon lui. «Nous allons faire appel devant la chambre de l'instruction. Esteban Morillo a toujours nié avoir utilisé un poing américain et des expertises et témoins ont corroboré ses dires», a dit à l'AFP son avocat, Me Antoine Maisonneuve. D'autres témoins ont néanmoins déclaré avoir vu cette arme.

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