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Le déficit public supérieur aux attentes en 2016

«La France a scrupuleusement tenu ses engagements européens», a toutefois assuré le ministre de l'Economie et des Finances Michel Sapin.[AFP / ARCHIVES]

La France a enregistré en 2016 un déficit public légèrement plus élevé que prévu, à 3,4% du produit intérieur brut (PIB) au lieu des 3,3% promis par le gouvernement, a annoncé ce vendredi 24 mars l'Insee dans un communiqué.

La dette publique, qui continue à s'accumuler tant que les comptes publics sont dans le rouge, a pour sa part continué sa progression, pour atteindre 2.147 milliards d'euros fin 2016, soit l'équivalent de 96% du PIB, contre 95,6% fin 2015. Ces résultats constituent une déception pour le gouvernement, qui insistait ces dernières semaines sur son sérieux budgétaire et se disait confiant sur sa capacité à tenir ses objectifs, malgré une croissance plus faible que prévu.

Objectif 3% en 2017

«Pour la troisième année consécutive, la France a scrupuleusement tenu ses engagements européens», a toutefois assuré le ministre de l'Economie et des Finances Michel Sapin, dans une déclaration transmise à l'AFP. «Avec un déficit public de 3,4%, elle respecte exactement la recommandation de la Commission européenne», a ajouté le ministre, selon qui «toutes les conditions sont réunies pour que, en 2017, le déficit public revienne sous les 3%».

Le gouvernement, après avoir obtenu plusieurs délais de Bruxelles pour repasser sous la barre des 3%, a engagé en 2014 un mouvement de réduction de la dépense publique, passée de 57,1% à 56,2% du PIB en 2016. L'Insee a toutefois revu à la hausse vendredi le déficit public - incluant le déficit de l'Etat, des collectivités locales et de la Sécurité sociale - pour 2014 et 2015, respectivement à 3,9% (au lieu de 3,8%) et 3,6% du PIB (au lieu de 3,5%). «Cette gestion budgétaire sérieuse aura permis de réduire continûment les déficits, tout en baissant les impôts des ménages et des entreprises et en permettant à la croissance de repartir», a estimé Michel Sapin.

Climat économique morose

D'après l'Insee, le taux de prélèvements obligatoires a diminué de 0,1 point l'an dernier, à 44,3% du PIB. Dans le même temps, la progression des dépenses publiques a ralenti, passant de 1,4% en 2015 à 1,1% en 2016, grâce notamment à la diminution de la charge de la dette, sous l'effet de la baisse des taux d'intérêt. Les finances publiques ont toutefois pâti du climat économique morose, avec une croissance qui a patiné l'an dernier, à 1,1% selon les dernières estimations, loin des 1,5% prévus par le gouvernement.

Ce dernier s'est engagé à ramener en 2017 le déficit public sous la barre fatidique des 3% du PIB, pour la première fois depuis dix ans. Un objectif jugé peu crédible par de nombreux observateurs, d'autant que la plupart des candidats à la présidentielle ont assuré vouloir s'affranchir de cet engagement.

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