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Hollande devrait multiplier les prises de parole avant le premier tour

François Hollande sort de son silence pour éviter un duel Le Pen/Mélenchon.[AFP]

Craignant plus que tout une finale Marine Le Pen/Jean-Luc Mélenchon, François Hollande va multiplier les prises de parole dans la dernière ligne droite avant le premier tour pour tenter de déjouer ce scénario.

En province comme en banlieue, le chef de l'Etat se déplacera la semaine prochaine, presque tous les jours, pour multiplier les «messages d'alerte», souligne son entourage. Mardi, il sera en Saône-et-Loire, mercredi en Seine-Saint-Denis (Aubervilliers, Clichy-sous-bois et Montfermeil), jeudi dans le Lot et vendredi en Bretagne.

Président impopulaire, trahi dans son propre camp, François Hollande a été acculé à renoncer à briguer un second mandat, une première pour un chef de l'Etat sous la Ve République. Mais il commence à s'immiscer d'une certaine façon dans la campagne.

L'objectif: tout faire pour éviter de voir surgir sur les écrans de télévision, le 23 avril au soir, les visages, en finalistes, de la présidente du Front national et du leader de La France insoumise. «Dans ce cas de figure, il y a un risque de décrochage dans les marchés tout de suite et c'est l'inquiétude en Europe...», souligne un ministre proche du président. François Hollande, comme il s'y est engagé «ne prendra pas parti pour un candidat» avant le premier tour «mais son devoir, c'est d'évoquer les risques pour le pays», souligne son entourage.

Évincer Jean-Luc Mélenchon

Alors que les sondages prédisent depuis des mois la présence de Marine Le Pen au second tour, c'est l'ascension fulgurante de Jean-Luc Mélenchon que le chef de l'Etat veut contrer. François Hollande ne cesse d'étriller le cocktail de mesures protectionnistes et de dépenses publiques prônées par le leader de la France insoumise.

Crédité d'environ 19% des intentions de vote, ce dernier a fait irruption dans le carré de tête des présidentiables. «Permettre 240 milliards d'euros de dépenses supplémentaires, c'est faire sortir la France de la zone euro», confiait récemment à l'AFP le président à propos du programme de M. Mélenchon.

Il s'applique également à lui dénier toute filiation avec François Mitterrand, auquel le candidat se réfère abondamment. «La tradition de la gauche, ce n'est pas le protectionnisme. C'est l'ouverture» et «s'inspirer de François Mitterrand, c'est être européen», martèle le chef de l'Etat. En privé, il s'inquiète sérieusement des prises de position de M. Mélenchon sur la Russie de Poutine, la Syrie, et son silence sur la responsabilité de Bachar al-Assad dans l'utilisation de l'arme chimique.

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