Alain Juppé goûte peu aux éventuels postes ministériels accordés par François Fillon au mouvement issu de la Manif pour Tous, Sens Commun.
Selon les informations du Canard Enchaîné daté de ce mercredi 19 avril, il aurait fait part de son profond désaccord sur la question, se montrant même menaçant. «Je ne soutiendrai pas un gouvernement dont la ligne serait dictée par Sens Commun. C’est simple, je serai dans l’opposition», aurait-il ainsi lancé à ses proches.
Et Alain Juppé n’est pas le seul à vouloir prendre ses distances avec Sens Commun. Jean-Pierre Raffarin a souligné mercredi qu’il ne voulait pas que le mouvement «dicte sa ligne au gouvernement». Et d’ajouter : «Je souhaite que personne ne dicte une ligne autre que celle du projet de François Fillon pour lequel je vote».
Avant eux, Dominique Bussereau, député de Charente-Maritime et Arnaud Robinet, député-maire de Reims, avaient publiquement fait part de leurs réserves.
L'arrivée de @SensCommun_ au sein du parti @lesRepublicains a eté une erreur,sa présence dans un Gouvernement serait une faute.
— Dominique Bussereau (@Dbussereau) 15 avril 2017
Perso je préfère le sens de l'intérêt général que le sens commun
— Arnaud Robinet (@ArnaudRobinet) 15 avril 2017
«Je ne supporte pas la police de la pensée»
François Fillon avait indiqué dimanche sur Radio J qu’il envisageait de nommer des membres de l’organisation qui le soutiennent. Lundi, il avait ajouté sur Europe 1 qu’il souhaitait avoir une majorité allant de Sens Commun à François Baroin. «Je ne supporte pas la police de la pensée. J’ai dans ma majorité potentielle à la fois Sens Commun et François Baroin, à la fois des gens qui sont très à droite et Nathalie Kosciusko-Morizet et ils ont tous vocation à faire partie de cette majorité, et donc ils ont tous vocation le cas échéant à faire partie du gouvernement», avait-il martelé.