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La bataille a bien eu lieu

Les thèmes de discorde, nombreux, ont permis de révéler deux visions totalement opposées de la France. [© Eric FEFERBERG / POOL / AFP]

Dans une ambiance volcanique, Marine Le Pen et Emmanuel Macron ont tenté de convaincre les électeurs indécis, à quatre jours du scrutin.

L’affrontement a été explosif. Durant près de trois heures, mercredi soir, les deux finalistes de l’élection présidentielle se sont confrontés dans un ultime face-à-face télévisé. Une bataille d’une intensité inédite, au cours de laquelle Emmanuel Macron a tenu à afficher son calme.

Face à lui, Marine Le Pen, en retard dans les sondages qui la donnent battue, dimanche soir, a multiplié les attaques les plus virulentes. Les thèmes de discorde, nombreux, ont permis de révéler deux visions totalement opposées de la France.

Macron joue au professeur sur le thème de l’économie

Premier sujet abordé de la soirée, l’économie, ouvrant la voie à d’intenses échanges entre les candidats. Sur ce point, Emmanuel Macron a voulu prendre l’avantage sur sa concurrente. «Vous avez un gros problème avec les dossiers industriels, vous ne les travaillez pas bien», a ainsi soufflé l’ancien ministre de l’Economie face aux attaques de Marine Le Pen sur la question des nationalisations des entreprises. Parfois inaudible, le débat a également permis au centriste d’insister sur sa vision de l’emploi, mixant entre plus de flexibilité pour les entreprises tout en «protégeant» les plus fragiles.

Le Pen se saisit de la question du terrorisme pour attaquer

La candidate du Front National, offensive tout au long du débat, s’est montrée très vindicative à l’égard de son adversaire sur la question de la lutte contre le terrorisme. «Vous avez de la complaisance sur le fondamentalisme islamisque», a-t-elle ainsi lancé, avançant qu’Emmanuel Macron «ne voulait pas voir» cette «problématique majeure».

Parmi ses propositions, Marine Le Pen souhaite notamment fermer les frontières pour protéger le pays et expulser les individus fichés S. «Ce que vous proposez, c’est de la poudre de perlimpinpin», lui a répondu son adversaire, ajoutant que «la fermeture des frontières ne sert à rien», les pays situés en dehors de l’espace Schengen étant «aussi frappés».

Des divergences irréconciliables sur la vision de l’Europe

Le point de rupture entre les deux concurrents a eu lieu en fin de soirée, sur la question de l’Europe. De son côté, Marine Le Pen a estimé qu’il était essentiel de «retrouver la souveraineté économique, législative, territoriale et monétaire», en sortant de l’Union Européenne. 

La candidate du FN s’est toutefois montrée plus mesurée sur ce thème qu’à l’ordinaire, affirmant ne pas «vouloir créer le chaos». Une vision diamétralement opposée à celle d’Emmanuel Macron, qui, lui, dit vouloir «construire une politique européenne forte», tout en dénonçant les mesures de sa concurrente. «Moi, je ne propose pas le grand n’importe quoi»,  a-t-il ainsi rétorqué.

Macron particulièrement critique sur les relations avec la Russie

Concernant l’international, les débats ont essentiellement été centrés sur l’attitude à adopter face Vladimir Poutine. Souhaitant mettre en œuvre une diplomatie sur une ligne «gaullo-mitterrandienne», Emmanuel Macron a assuré qu’en «aucun cas [il] ne serai[t] soumis au diktat» de Vladimir Poutine. «Nous n’avons aucune raison de mener une guerre froide à la Russie», lui a répondu sa concurrente.

Le Pen veut plus de fermeté dans l’enseignement scolaire

Alors que le centriste a affirmé vouloir «concentrer les moyens sur l’école primaire», en matière d’éducation, Marine Le Pen a préféré, elle, insister sur l’autorité des professeurs. «L’école a été saccagée par les socialistes», a-t-elle ainsi lancé. Selon la candidate du FN, il est essentiel «de revenir à une école qui transmet dans la discipline». 

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