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Chapelle-Pajol : des femmes se mobilisent contre le harcèlement

Dès vendredi, les femmes sont conviées à se mobiliser place de la Chapelle à 15 heures. Un appel lancé par Babette de Rozières.[JACK GUEZ / AFP]

Cafés, bars et restaurants leur sont interdits. Depuis plus d'un an, les femmes du quartier Chapelle-Pajol dans l'est de Paris ont déserté ses trottoirs, sa station de métro et ses squares. Certaines ont décidé de réagir.

Dès ce vendredi, les femmes sont conviées à se mobiliser place de la Chapelle à 15 heures. Un appel lancé par la conseillère d'Ile-de-France et résidente de l'arrondissement, Babette de Rozières, également candidate aux Législatives.

«Nous, les femmes, nous serons plantées là, là où ces hommes ne veulent pas nous voir», explique-t-elle à CNewsMatin.

Les femmes, personnes non-grata à Pajol

Selon le Parisien, des groupes de dizaines d'hommes seuls, vendeurs à la sauvette, dealers, migrants, y harcèlent les femmes. De la petite réflexion sexiste à l'agression physique, plusieurs femmes ont raconté leur peur de traverser le quartier.

«Ce sont des injures, des réflexions incessantes. L'ambiance est angoissante, au point de devoir modifier notre itinéraire, notre tenue vestimentaire. Certaines ont même renoncé à sortir de chez elles», témoigne Nathalie, la cinquantaine et résidente du quartier.

Face à ces comportements, de nombreuses femmes ont décidé de réagir. Côté municipalité, l'adjointe au maire (PS) et chargé de l'égalité homme-femme Nadine Mezence a décidé de procéder à une marche exploratoire dans le quartier, dans les jours à venir.

En attendant, les femmes sont amenées à se retrouver place de la Chapelle afin de reprendre possession du quartier. 

«Il faut que cela cesse !»

A 15 heures, Babette de Rozières a lancé un appel à toutes les femmes à reinvestir les rues de ce quartier de l'est parisien.

«J'habite ce quartier populaire depuis l'âge de 17 ans». Cette cheffe de cuisine se souvient que son quartier était «accueillant, chaleureux et vivant» quand elle s'est installée dans sa «petite chambre de bonne du 18e arrondissement». «Mais cela s'est détérioré en quelques années, déplore-t-elle, il faut que cela cesse!».

«La semaine dernière, la fleuriste du quartier et quatre de ses amies sont venues me demander de l'aide». Candidate aux élections législatives, elle dit accueillir régulièrement des femmes agressées par des hommes dans le quartier. 

Cet après-midi, c'est en tant que femme qu'elle manifestera place de la Chapelle. Excédée, elle demande «à l'Etat d'agir et de veiller à la sécurité des citoyens». Car « Il ne faut pas oublier que c'est son devoir», scande-t-elle. 

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