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Tout savoir sur Nolan Lapie, le «gifleur» de Manuel Valls qui se présente face à lui aux législatives

JACQUES DEMARTHON / AFP

Nolan Lapie, le jeune Breton qui avait donné une gifle à Manuel Valls, est candidat aux législatives face à l'ancien Premier ministre dans l'Essonne. Son suppléant est l'humoriste controversé Dieudonné. Portrait. 

Le 17 janvier dernier, les images avaient fait le buzz et tourné en boucle sur les réseaux sociaux. Alors qu'il sortait de la mairie de Lamballe (Côtes-d'Armor), aux côtés de Jean-Yves le Drian, Manuel Valls, se prête à un traditionnel serrage de mains.

L'ancien Premier ministre traverse donc la foule, lorsque, sur sa droite, un jeune homme aux cheveux bouclés semble vouloir le saluer. Mais, à la dernière minute, ce dernier le gifle, tout en criant : «Ici, c'est la Bretagne !». Un membre du service de sécurité refoule alors aussitôt le jeune assaillant, le plaquant sans difficulté au sol. C'est à ce moment-là, pour la première fois, que Manuel Valls vient de croiser Nolan Lapie.

L'entourage de l'homme politique présentera ensuite le jeune agresseur comme «un jeune homme proche de l'extrême droite bretonne», une photo où il fait la «quenelle» ayant été retrouvée sur son profil Facebook. Son père, interrogé par Le Parisien, expliquera ensuite que son fils, âgé de 18 ans, est un militant de la cause régionale bretonne.

Il précise aussi qu'il est actuellement sans emploi et qu'il «ne se reconnaît pas vraiment dans la société actuelle». «Il s'agit d'un geste de rébellion, pas de haine. Mon fils n'est pas un garçon méchant», ajoute-t-il même. Et de conclure : «Maintenant, il va devoir assumer».

Rappelé à la loi en 2014 pour usage de stupéfiants, Nolan Lapie est en effet placé en garde à vue. Il aurait d'ailleurs indiqué lors de celle-ci ne pas apprécier la manière dont l'ex-premier ministre «traitait les citoyens».

On apprendra plus tard qu'il avait également fait l'objet d'une note de renseignement auprès des autorités locales en juin 2016 après avoir exigé lors de l’Euro de football la présence d'un drapeau breton sur la façade d'un hôtel de Dinard, où séjournait l'équipe du Pays de Galles.

Le tribunal de Saint-Brieuc, le condamnera finalement à trois mois de prison avec sursis et à 105 heures de travail d'intérêt général pour «violences volontaires sans incapacité de travail avec préméditation». Une peine que Nolan Lapie contestera à la fin du mois de janvier en faisant appel. «Mon client est venu à vélo à Lamballe pour échanger avec Manuel Valls sur la loi travail et le 49.3, il n'est pas venu avec l'idée de gifler (Manuel Valls) assènera son avocate.

L'influence de Dieudonné

Au lendemain de l'agression de Manuel Valls, le 18 janvier, les motivations du jeune homme restent néanmoins floues. Cependant, comme le remarque à juste titre Le Figaro, il est difficile -  au vu de son affinité affichée pour les idées d'Alain Soral et de Dieudonné -  de ne pas voir au moins une coïncidence avec une vidéo publiée le jour même par l'humoriste controversé Dieudonné.

Dans celle-ci, Dieudonné évoque un éditorial de l'hebdomadaire Jeune Afrique qui traite de la candidature de Dieudonné à la présidentielle camerounaise de 2018. En illustration, une caricature représente le polémiste donnant une claque à Manuel Valls, semblant encouragé dans son geste par Paul Biya, l'actuel président du Cameroun.

«C'est une vision qui résume assez bien mon état d'esprit, explique l'humoriste controversé dans la vidéo. Si j'étais élu président du Cameroun, ce qui est fort probable étant donnée la situation, et que Valls, lui, était élu président de la France, les rapports entre les deux pays seraient assez tendus […] Est-ce que cela pourrait aller jusqu'à une gifle ? Gifler comme ça ? Dans l'action, on ne sait pas ce qu'il peut se passer…» Et d'ajouter : «La gifle d'un chef d'État camerounais à un chef d'État français, c'est vrai que ce geste serait un message très fort… pour le peuple camerounais et pour le peuple africain, cela permettrait de tourner une page d'une Françafrique qui nous énerve tous.»

Une première candidature... à l'élection présidentielle

Deux mois à peine après avoir été condamné, Nolan Lapie annonce en mars sa candidature à l’élection présidentielle. Il lance sa page Facebook «Nolan président», ainsi qu'une chaîne Youtube où il poste deux vidéos présentant sa démarche.

«Je ne fais plus confiance aux politiques, comme la majorité des gens aujourd'hui. Dans les candidats actuels à la présidentielle, personne ne représente vraiment le peuple et je me suis dit 'pourquoi ne pas devenir candidat'. Je me suis entouré d'une équipe de six personnes pour développer mes idées et je me suis lancé» explique-t-il à France Info.

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