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Christian Estrosi réclame 10.000 euros au maire FN de Fréjus

Christian Estrosi réclame aussi le retrait de l'interview du site du FN.[CHRISTOPHE ARCHAMBAULT / AFP]

Le maire de Nice Christian Estrosi réclame 10.000 euros de dommages et intérêt au dirigeant FN et sénateur-maire de Fréjus David Rachline pour l'avoir accusé d'avoir financé l'islamisme dans sa ville, peu après l'attentat de Nice.

Le procès en diffamation s'est tenu lundi 29 mai devant le tribunal correctionnel de Nice en l'absence des deux élus, représentés par leurs avocats, aux côtés de celui de la chaîne Public Sénat poursuivi uniquement pour avoir diffusé l'interview litigieuse le 20 juillet 2016, après un débat sur la prorogation de l'état d'urgence.

«C'est important que vous puissiez mettre fin à ce genre de propos nauséabonds», a plaidé l'avocat de Christian Estrosi, Me Adrien Verrier, en reprochant à David Rachline ses «insinuations» et réclamant le retrait de l'interview du site du FN. «Au bout du compte, on nous reproche des actes de complicité avec le terrorisme», a-t-il dit avant d'exposer pourquoi le maire de Fréjus avait selon lui dépassé les bornes et s'était livré à une attaque personnelle et sans fondement de son client, «qui plus est dans le contexte bien particulier de l'attentat de Nice».

Estrosi accusé d'«instrumentaliser» la procédure

Il a ainsi mis en avant la façon «très ardue» dont le maire de Nice se bat contre l'installation de la nouvelle mosquée En Nour pour le démontrer. Le responsable FN a contre-attaqué par la voix de son avocat Me David Dassa-Le Deist, qui a demandé le bénéfice de l'immunité parlementaire, et à défaut, la relaxe et la condamnation de Christian Estrosi à 3.000 euros pour procédure abusive.

Il a accusé l'élu LR Estrosi d'«instrumentaliser la procédure à des fins de publicité politique»: «Il s'en servira comme tract s'il est suivi» dans ses demandes, a-t-il prévenu les juges. «M. Rachline n'a pas dit que M. Estrosi était complice des terroristes mais qu'il faut qu'il tire les leçons de cette politique catastrophique, le fait de financer des associations proches de l'UOIF (...) Il dit seulement "ouvrez les yeux, cessez ces liaisons dangereuses (...)"», a argumenté l'avocat parisien.

Une deuxième procédure contre un livre-enquête

«C'est très déplaisant pour M. Estrosi mais cela ne dépasse pas les limites du débat politique», a-t-il ajouté, avant de produire des pièces prouvant «les accointances de l'UOIF avec les franges les plus rigoristes de l'islam». Ce mouvement issu des Frères Musulmans a été rebaptisé récemment «Musulmans de France».

L'affaire a été mise en délibéré le 26 juin.

Christian Estrosi a aussi attaqué en diffamation un livre-enquête d'un journaliste de RFI sur les jeunes Français partis rejoindre des groupes jihadistes en Syrie dont un témoignage le met en cause.

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