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Les plus défavorisés fument de plus en plus

En 2016, la population française comptait un tiers de fumeurs.[Johannes EISELE / AFP]

A la veille de la journée sans tabac, une étude publiée ce mardi par Santé publique France démontre que le pourcentage de fumeurs quotidiens a augmenté chez les français les plus défavorisés, tandis qu’il a baissé chez ceux qui perçoivent de hauts revenus.

Le Baromètre santé 2016 sur le tabac, publié dans le Bulletin épidémiologique hebdomadaire (BEH), se base sur une étude menée entre janvier et août 2016 auprès d’un échantillon représentatif de 15.000 personnes âgées de 15 à 75 ans. Soit bien avant la hausse du remboursement des substituts nicotiniques en octobre 2016, et la généralisation des paquets neutres mis en place le 1er janvier 2017.

Les chiffres montrent que le pourcentage de fumeurs dans les catégories sociales les plus défavorisées est passé de 35,2% à 37,5% entre 2010 et 2016. A l’inverse, chez les français plus aisés, le taux de fumeurs quotidiens est passé de 23,5% à 20,9%.

Pour expliquer ces changements liés aux catégories sociales, Santé publique France a avancé plusieurs raisons, dont : «l’utilisation de la cigarette pour gérer le stress, la difficulté de se projeter dans l’avenir, la méfiance à l’égard des messages de prévention, le déni du risque, une dépendance nicotinique plus importante, une norme sociale en faveur du tabagisme ou des événements difficiles pendant l’enfance».

De plus, selon les auteurs, «le processus d’arrêt du tabac est différencié selon la situation socioéconomique : les fumeurs des catégories sociales moins favorisées sont aussi nombreux que les autres à vouloir et à tenter d’arrêter de fumer, mais il y arrivent moins souvent».

Une consommation globale stable, mais élevée

Le Baromètre 2016 dévoile également d’autres chiffres concernant la consommation globale des français. L’année dernière, environ 28,7% de la population fumait régulièrement, contre 29,1% en 2010. Un chiffre qui reste stable, mais qui monte à 34,5% si on y additionne les 5,8% de fumeurs occasionnels. Dans le classement européen, la France se situe ainsi parmi les pires pays, avec un tiers de fumeurs. L’Allemagne, l’Espagne, la Belgique et les Pays-Bas n’affichent qu’un quart de fumeurs, quand l’Italie et la Grande-Bretagne n’en comptent qu’un cinquième de leur population, comme l'indique le BEH

La consommation d'e-cigarette, qui était présentée comme une alternative pour arrêter la consommation des cigarettes traditionnelles, semble être en recul d'après les chiffres révélés par l'étude : le pourcentage de vapoteurs est passé de 5,9% en 2014 à 3,3% l'année dernière. Les experts de Santé publique France estiment qu'«elle semble donc progressivement abandonnée par ceux qui n’arrivent pas à arrêter de fumer et qui reviennent à une consommation exclusive de cigarettes».

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