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Rémi Fraisse : Mélenchon accepte le procès

Jean-Luc Mélenchon est prêt à aller au procès. [FRANCOIS LO PRESTI / AFP]

Jean-Luc Mélenchon a reconnu mardi que le terme «assassinat» était «mal calibré» dans ses récentes déclarations liant Bernard Cazeneuve à la mort de Rémi Fraisse, tout en accueillant la possibilité d'un procès en diffamation qui pourrait selon lui faire «éclater la vérité» sur la mort du militant écologiste.

«Si M. Cazeneuve estime qu'il est juste de me faire un procès en diffamation, je l'invite à le faire. De cette façon, nous pourrons devant un prétoire enfin prendre tous les éléments, toutes les pièces du dossier des conditions dans lesquelles Rémi Fraisse est mort», a déclaré l'ancien candidat à la présidentielle lors d'une conférence de presse. 

«C'est la seule occasion d'amener devant un prétoire cette affaire (...) et alors on verra qu'en effet, M. Cazeneuve est l'homme qui a mis en place des méthodes d'intervention d'une violence extrême dont les manifestants de la loi El-Khomri se souviennent parfaitement», a-t-il poursuivi.

Pour Sivens où le jeune homme est mort en 2014, «il a été établi que des grenades offensives ont été utilisées et que le commandement de l'opération sur le terrain s'était déroulé en dehors de la présence de tout civil qui rend la forme de l'intervention illégale (...)», a dit M. Mélenchon. «Je ne crois pas que M. Cazeneuve ait à gagner à ce procès», a-t-il ajouté, l'appelant à «la retenue». 

Cazeneuve demande des excuses

L'ancien Premier ministre Bernard Cazeneuve s'était déclaré prêt mardi à retirer sa plainte pour diffamation contre Jean-Luc Mélenchon, si le leader de La France insoumise présentait ses «excuses».

«Moi je ne suis pas du tout demandeur d'aller devant les tribunaux pour porter devant les tribunaux le règlement de conflits politiques, mais là je suis obligé de le faire», a expliqué sur France Inter M. Cazeneuve, accusé par Jean-Luc Mélenchon, non seulement d'être responsable de la mort de Rémi Fraisse, mais de s'être «occupé de son assassinat».

«Si bien entendu il dit dans les jours qui viennent 'je regrette ce que j'ai dit, je me suis laissé emporter, je présente mes excuses', je retirerai ma plainte», a-t-il poursuivi. «Moi je n'ai pas de raisons d'entretenir des polémiques», a ajouté M. Cazeneuve, assurant préférer «la sagesse à l'invective». «Si Jean-Luc Mélenchon disait cela, la sagesse me conduirait à retirer ma plainte, bien entendu».

Justifiant sa charge contre l'ancien ministre de l'Intérieur, Jean-Luc Mélenchon a expliqué lundi qu'il s'était «senti piqué» par les reproches de M. Cazeneuve sur son attitude face à Marine Le Pen. «Je n'aurais pas dû tenir compte de ce qu'il disait. (...) Je me suis senti piqué et ça m'a fait réagir», a-t-il dit.

Pendant l'entre-deux tours de la présidentielle, l'ex-Premier ministre avait dénoncé «une faute politique et morale» du leader d'extrême-gauche, pour «ne pas avoir appelé clairement à voter» pour Emmanuel Macron face à la candidate du Front national.

«Je n'ai pas été dans l'invective en disant cela, j'ai dit la vérité», s'est justifié mardi M. Cazeneuve. «Si vous avez une déclaration de Jean-Luc Mélenchon qui dit 'pour éviter l'extrême droite, votez Emmanuel Macron', vous me la présentez».

Rémi Fraisse a été tué en 2014 par le jet d'une grenade de gendarmes près du chantier controversé de retenue d'eau à Sivens (Tarn), alors que Bernard Cazeneuve était ministre de l'Intérieur.

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