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Rythmes, devoirs, matières, redoublements... une école en chantier

Sous l'impulsion du nouveau ministre de l'Education, Jean-Michel Blanquer, plusieurs changements devraient s'appliquer dès la rentrée prochaine. [©BEBERT BRUNO/SIPA]

A peine arrivé rue de Grenelle, Jean-Michel Blanquer souhaite mettre en route plusieurs chantiers, pour les appliquer dès la rentrée.

La volonté de «s’attacher aux problèmes concrets». Lors de la passation des pouvoirs, le 17 mai dernier, le nouveau ministre de l’Education nationale avait donné le ton.

Succédant à Najat Vallaud-Belkacem, Jean-Michel Blanquer avait ainsi indiqué qu’il souhaitait donner de la «liberté» aux acteurs de terrain, à commencer par les professeurs et chefs d’établissement. Un volontarisme qui se retrouve dans les nombreux chantiers qui l’attendent d’ici à la rentrée de septembre.

Le retour à la semaine de quatre jours

Sans abroger la semaine de 4,5 jours, véritable pomme de discorde lors de sa réintroduction en 2013, Jean-Michel Blanquer souhaite revenir sur la réforme des rythmes scolaires en donnant la possibilité aux communes de remettre en place la semaine de quatre jours au primaire dès la rentrée prochaine. Un projet de décret en ce sens, dévoilé cette semaine et autorisant des dérogations, devrait faire l’objet d'un vote consultatif jeudi prochain au Conseil supérieur de l’éducation (CSE). Avec l’espoir de clore cinq années de polémique.

Le lancement du dispositif «devoirs faits»

Septembre devrait s’accompagner d’un retour des études dirigées après les cours. Ce dispositif, baptisé «devoirs faits», a justement pour objectif «que les enfants rentrent chez eux devoirs faits», a-t-il déclaré le ministre à plusieurs reprises. D’abord mise en place au collège, cette mesure pourrait s’étendre «dans le futur» à l’école primaire. Il s’agirait d’une aide optionnelle pour aider les élèves qui ont des difficultés à travailler chez eux. Le ministre ne sonne donc pas la fin des devoirs à la maison. «Ce serait volontaire», a-t-il tenu à préciser.

Le retour des classes bilangues, du latin et du grec

C’était l’un des points les plus controversés de la réforme du collège de Najat Vallaud-Belkacem. Un projet d’arrêté applicable à la rentrée, qui doit être présenté aux syndicats mardi prochain, propose le rétablissement des classes bilangues, soit la possibilité d’apprendre une deuxième langue étrangère dès la 6e, à raison de deux heures par semaine. Concernant le latin et le grec, ces derniers retrouveraient quasiment leur volume horaire d’avant la réforme, avec une heure par semaine en 5e et trois heures en 4e et 3e. Les enseignements pratiques interdisciplinaires (EPI), qui mêlent deux disciplines dans un seul cours, seraient, eux, laissés à l’appréciation de l’établissement.

Le recours à des redoublements plus courants

Le recours au redoublement, qui a été limité en 2014 à des cas exceptionnels, comme une interruption de la scolarité ou un refus d’orientation, devrait être facilité. Jean-Michel Blanquer a en effet annoncé cette semaine que l’abrogation du décret était «sur sa table». Mardi sur RTL, le ministre a insisté sur l’aide personnalisée pendant l’année pour l’éviter, mais, pragmatique, il a déclaré sans détour qu’il ne servait «à rien de se voiler la face quand il y a un problème», et que le redoublement peut être utile.

L’autonomie renforcée pour les établissements

Dans sa volonté de faire confiance aux acteurs de terrain, le ministre de l’Education nationale souhaite donner plus d’autonomie aux établissements scolaires dans leur approche pédagogique. Ainsi, si l’administration centrale conserverait un certain contrôle, elle laisserait une plus grande marge de manoeuvre aux établissements pour mettre en place des expérimentations. A titre d’exemple, une école primaire de Trappes (Yvelines), enseigne l’empathie à ses élèves depuis maintenant trois ans. 

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