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Le PS s'affirme dans l'opposition à la majorité présidentielle

Rachid Temal, porte-parole du Parti Socialiste. [ZAKARIA ABDELKAFI / AFP]

Le Parti socialiste a affirmé «clairement» samedi son appartenance à «l'opposition» à la majorité présidentielle, une dizaine de jours avant le vote de la confiance au gouvernement d'Edouard Philippe.

«Nous nous situons (...) clairement dans l'opposition au gouvernement d'Edouard Philippe. Nous ne voterons pas la confiance», affirme une résolution adoptée par le Conseil national du PS (le «parlement» du parti) à main levée.

Le texte a été approuvé par «85%» des votants, a précisé un des porte-parole du parti, Rachid Temal, au cours d'une conférence de presse.

Une deuxième version plus musclée

La version initiale, qui ne comportait pas le mot «opposition», disant simplement que le PS ne pouvait participer à «la majorité présidentielle», a été musclée après l'adoption d'un amendement du député européen Emmanuel Maurel, représentant de l'aile gauche du parti.

En revanche, le Conseil national a rejeté une formulation qui aurait préconisé aux parlementaires de voter contre la confiance au gouvernement. La formule finalement retenue laisse la porte ouverte à l'abstention des députés, ce qui a conduit les proches de Benoît Hamon à voter contre le texte.

L'ancien candidat à la présidentielle n'était pas présent au débat, préférant, à une semaine du lancement de son mouvement, défiler avec les marcheurs de la Gay Pride.

Selon Rachid Temal, les débats de ce Conseil national, le premier depuis la déroute des législatives, étaient emprunts de «gravité». Le Premier secrétaire Jean-Christophe Cambadélis, qui a annoncé dès dimanche son départ de la direction du PS, a été «applaudi très longuement».

La résolution du PS engage-t-elle les 30 députés PS, qui auront à voter ou non la confiance au gouvernement d'Edouard Philippe le 4 juillet ?

«Nous ne sommes pas dans le mandat impératif», a souligné Rachid Temal, même si les statuts du PS prévoient théoriquement que les décisions du Conseil national s'imposent aux parlementaires. «Je sais que le président du groupe Olivier Faure fait ce travail de discussion, d'échange sur le fait d'avoir une position commune, et donc nous verrons à ce moment-là», a-t-il temporisé.

De nombreuses divisions

D'après plusieurs députés PS, leur groupe se divise schématiquement en trois tiers : un tiers pour le vote de la confiance, un tiers pour voter contre, un tiers pour l'abstention.

Proches de Manuel Valls, David Habib et Olivier Dussopt veulent notamment voter pour la confiance, tout comme Guillaume Garot, un proche de Ségolène Royal.

Selon le premier fédéral de Paris, Emmanuel Grégoire, la possibilité d'exclure ces députés s'est largement exprimée lors d'une réunion de la motion majoritaire du parti, samedi matin. «Beaucoup de gens se sont exprimés pour dire que pour ceux qui votent pour, il faudra se poser la question de les exclure», a-t-il affirmé à l'AFP.

Réélu jeudi à la tête des rescapés du groupe PS et apparentés, le député de Seine-et-Marne Olivier Faure a semblé espérer pouvoir encore convaincre ses collègues. «Nous allons aussi avoir un débat en groupe pendant encore deux semaines, et à l'issue de ce débat nous verrons qui sera sur quelle position», a-t-il dit. 

«Pas de miracle»

«Moi, je ne souhaite pas qu'on commence cette législature par des mesures de caporalisation. (...) La question, c'est comment on fait pour (...) que nous ayons un fonctionnement plus collégial, et faire en sorte qu'au terme des débats nous puissions prendre des décisions, et ensuite à chacun de s'autodiscipliner», a-t-il répondu.

Il a appelé chacun à la patience : «On ne converge pas en deux jours, quand on a mis des années à se déchirer. (...) N'attendez pas de miracle. Il n'y en aura pas (...) Il faut être lucide».

Au cours de la conférence de presse, M. Temal a précisé le calendrier de la «refondation» du PS. «Nous aurons une direction collégiale à partir du 8 juillet prochain, et nous aurons une feuille de route adoptée par les militants dès le mois de septembre prochain», a-t-il dit.

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