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Qui pourrait être le prochain président de l’Assemblée nationale ?

L'élection du prochain président aura lieu le 27 juin prochain au Palais Bourbon.[PATRICK HERTZOG / AFP]

Les députés éliront mardi 27 juin le nouveau président de l'Assemblée nationale, qui succèdera à Claude Bartolone.

Quelques indices, sur le profil idéal de cette personne, ont été essaimés par des proches du gouvernement dans les médias. «Il faut quelqu’un qui soit très tourné vers les questions internationales, sur l’animation, qui ait aussi une expérience politique mais pas forcément un vieux routard», résumait hier le porte-parole du gouvernement Christophe Castaner, sur CNews.

Avec 432 nouveaux députés, souvent dépourvus d’expérience politique, le président de l’Assemblée pourrait ainsi être un membre réélu. Or, ceux qui ont accédé à leur propre succession sont principalement des personnalités issues des Républicains, deuxième parti le plus important de l’hémicycle derrière La République En Marche avec 112 députés.

Un président En Marche ! ou Les Républicains ?

Parmi ces élus, un nom est régulièrement cité : celui de Thierry Solère, député des Hauts-de-Seine. Si hier, il avait annoncé la création d’un groupe parlementaire intitulé «Les républicains constructifs, UDI et indépendants», il avait déclaré, à la même occasion, «Nous, on n’est pas "En Marche !", mais on veut que ça marche !», insinuant que ceux qui constitueront ce groupe ne s’opposeront pas systématiquement à la politique d’Edouard Philippe. Un positionnement attendu de la part de Thierry Solère, étant donné qu’il est un ami de longue date du Premier ministre d’Emmanuel Macron.

Mais l’élection d’un Républicain à la tête d’une Assemblée majoritairement «En Marche !» pourrait créer des tensions entre les différents partis représentés, voire entre les membres d’un même parti. Ainsi, c’est peut-être un député issu de la majorité qui prendra place au perchoir, une hypothèse privilégiée par certains proches du gouvernement.

Invité sur Europe 1 lundi, Benjamin Griveaux, nouveau secrétaire d'Etat auprès du ministre de l'Economie et des Finances, disait ainsi que «La République En Marche ayant une majorité claire, il est souhaitable que la présidence de l’Assemblée revienne à un député En Marche !». Christophe Castaner, interrogé le même jour par RTL, ajoutait à son tour : «J’ai le sentiment qu’il y a suffisamment de forces vives dans La République En Marche pour qu’on puisse s’appuyer sur une femme ou un homme qui viendra de notre majorité, qui devra aussi animer au-delà de la majorité l’ensemble des groupes parlementaires de l’Assemblée».

Dans les rangs de cette majorité, François de Rugy semble cocher toutes les cases du potentiel président de l’Assemblée. En effet, cet ancien membre d’Europe Ecologie Les Verts, fondateur du Parti écologiste, a été réélu dans sa circonscription de Nantes, et connaît chaque recoin du Palais Bourbon : il y a coprésidé, avec Barbara Pompili, le groupe parlementaire des écologistes et est, depuis l’année dernière, troisième vice-président de l’Assemblée nationale.

Une femme pour la première fois au perchoir ?

Au soir de sa réélection, François de Rugy avait d’ailleurs annoncé sur France Culture qu’il briguerait le perchoir, devenant ainsi le seul candidat déclaré, mais a affirmé ce jeudi sur Franceinfo que si l’exécutif souhaitait voir une femme au perchoir, il serait prêt à renoncer à sa candidature : «Si le seul critère est celui-là», a-t-il ainsi déclaré, «je le dirai à mes collègues tranquillement et je ne serai pas candidat, évidemment».

Cette déclaration fait suite à celle de Christophe Castaner hier, sur CNews, qui avait ajouté que l’élection d’une femme au perchoir «serait un symbole fort». Cette nomination serait en effet une première dans l’histoire de l’Assemblée nationale française, qui est présidée par des hommes depuis 1789.

Deux femmes sont pressenties pour incarner ce tournant dans la politique française. Dans le groupe des Républicains, Laure de La Raudière, députée d’Eure-et-Loir depuis 2007 et proche de Bruno Le Maire pourrait porter ce costume. Habituée de l’Assemblée, elle a notamment, en 2016, été nommée co-rapporteur de la mission d’information sur les objets connectés créée par l’Assemblée nationale.

Du côté d’En Marche !, l’autre coprésidente du groupe parlementaire des écologistes au côté de François de Rugy, Barbara Pompili, pourrait être choisie pour son expérience en politique : par le passé, elle a en effet était secrétaire d’Etat dans les gouvernements Valls II et celui de Bernard Cazeneuve, et bénéficie d’une bonne connaissance de l’hémicycle.

Les députés voteront le 27 juin au Palais Bourbon, à 15h tapantes. Cette élection se déroule en deux tours, et pour être élu, le député doit recueillir la majorité absolue des voix. Si aucune personnalité ne ressort majoritairement de ces deux premiers tours, un troisième est organisé, et celui, ou celle qui remporte la majorité relative, accède au perchoir. 

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