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Philippe aux commandes

Le Premier ministre a décliné sa feuille de route pour le quinquennat, lors de sa déclaration de politique générale à la tribune de l’Assemblée nationale. Le Premier ministre a décliné sa feuille de route pour le quinquennat, lors de sa déclaration de politique générale à la tribune de l’Assemblée nationale. [© CHRISTOPHE ARCHAMBAULT / AFP]

Emploi, santé, finances publiques... Le chef du gouvernement a précisé la mise en œuvre du projet présidentiel, mardi, devant les députés.

Macron a fixé le cap, à Philippe de tenir la barre. Au lendemain de l’allocution du chef de l’Etat devant le Congrès, le Premier ministre a décliné sa feuille de route pour le quinquennat, lors de sa déclaration de politique générale, à la tribune de l’Assemblée nationale. Il a ensuite obtenu une large confiance des députés avec 370 voix pour, 67 contre et 129 abstentions.

«Un discours de la méthode, pédagogique, d’exécution», avait prévenu Matignon. En effet, en plus de confirmer certains points, comme l’inscription de l’état d’urgence dans le droit commun dès novembre prochain, le numéro 1 du gouvernement a détaillé concrètement le contenu et le calendrier des réformes annoncées.

Le droit du travail à assouplir pour réduire le chômage

«Le travail doit payer», a lancé Edouard Philippe, prônant la nécessité d’«accompagner celui qui prend un risque et non celui qui est installé». Le gouvernement compte ainsi remodeler le Code du travail «dès les prochaines semaines», afin de favoriser l’embauche et la compétitivité des entreprises.

Au menu, notamment : le renforcement des accords d’entreprise, le plafonnement des indemnités de licenciement, ou encore l’augmentation de la prime d’activité, versée aux travailleurs aux revenus modestes. Des mesures qui, au terme des concertations avec les partenaires sociaux, ont vocation à être adoptées par ordonnances, avec une publication prévue «à la fin de l’été».

Le système de santé à moderniser pour préserver la Sécurité sociale

«Prévenir ne suffit pas» : sur toute la durée du quinquennat, l’exécutif entend soutenir l’action des services de santé, entravée par la «rigidité des structures». Une ambition qui sera concrétisée par un «plan de lutte contre les déserts médicaux», un meilleur remboursement des soins dentaires, optiques et auditifs, ainsi qu’une hausse progressive du prix du paquet de cigarettes à 10 euros. Est également prévue, à partir de 2018, une revalorisation de l'allocation adulte handicapé et du minimum vieillesse, actuellement à 800 euros.

Côté enfance, les vaccins «unanimement recommandés» deviendront obligatoires pour le premier âge, tandis que des dispositifs «améliorant le congé maternité et la garde d’enfant» viseront à renforcer l’égalité entre les hommes et les femmes.

La fiscalité à revoir pour assainir les comptes publics

«Nous dansons sur un volcan qui gronde de plus en plus fort», a lâché Edouard Philippe, en référence à la dégradation du bilan financier tricolore. Alors que le déficit budgétaire devrait atteindre 3,2 % du PIB cette année, selon le dernier audit de la Cour des comptes, le Premier ministre s’est engagé à réduire la dépense publique (56,4 % en 2016) de trois points et la pression fiscale d’un point.

Le programme pour y parvenir : supprimer dès 2018 les cotisations salariales, compensées par une hausse de 1,7 point de la contribution sociale généralisée (CSG), mais également diminuer la taxe d’habitation et l’impôt sur les sociétés à 25 %, «d’ici à la fin du quinquennat».

En revanche, la réforme de l’impôt sur la fortune sera reportée d’un an, à 2019.

Un système éducatif à moderniser pour faciliter la réussite

«L’école républicaine creuse les inégalités», a admis Edouard Philippe. Pour y remédier, une réforme du baccalauréat est prévue à l’horizon 2022, avec davantage de contrôle continu.

Par ailleurs, afin de freiner l’échec à l’université, les lycéens se verront proposer, dès 2018, des «contrats de réussite étudiante», qui listeront les «pré-requis» pour réussir dans la filière du supérieur choisie.

La refonte de l’apprentissage devrait, elle, faire l’objet d’un projet de loi au printemps 2018.

Le fonctionnement de la justice à simplifier pour plus d’efficacité

Afin de «renforcer l’indépendance des magistrats», le gouvernement engagera une réforme constitutionnelle avec, dès 2018, une loi quinquennale de programmation des moyens de la justice, dont les mots d'ordre seront «dématérialisation», «simplification» et «réorganisation».

Côté répression, la promesse de construire 15 000 places de prison supplémentaires «sera tenue», afin de désengorger le milieu carcéral – quand bien même le Premier ministre a reconnu que «la prison n'est pas une fin en soi». Dans le même esprit, si certaines peines seront renforcées sous le quinquennat, plusieurs délits, comme la consommation de cannabis, pourront faire l’objet de simples contraventions dès les prochains mois.

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