Adama Traoré : une contre-expertise confirme le décès par asphyxie

Près d’un an après la mort d’Adama Traoré, une nouvelle expertise réclamée par sa famille vient confirme la thèse du décès par asphyxie, selon Le Parisien.

Dans leurs conclusions, le professeur Jean-Patrick Barbet et le médecin Pierre Validiré soulignent que «l’ensemble des constations permet de conclure que la mort de Monsieur Adama Traoré est secondaire à un état asphyxique aigu, lié à la décompensation – à l’occasion d’un effort et de stress».

Adama Traoré n'avait pas d'infection

Cette contre-expertise datée du 22 juin 2017 met également à mal l’hypothèse de l’infection grave généralisée, avancée par l’ancien procureur de Pontoise, Yves Jannier, peu après le décès du jeune homme de 24 ans. «Aucun signe ne permet d’évoquer un état infectieux antérieur» chez la victime, affirme-t-elle.

Reste désormais à savoir ce qui a provoqué cette asphyxie : une fragilité cardiaque ou une compression thoracique exercée par les forces de l’ordre. L’avocat de la famille Traoré, Yassine Bouzrou, écarte la thèse de la cardiopathie et indique que l’une des causes possibles du décès «c’est le placage ventral des gendarmes qui contribue à une compression thoracique».

Le 19 juillet 2016, lors de son interpellation à Beaumont-sur-Oise, Adama Traoré avait été maintenu au sol «sous le poids des corps» de trois gendarmes. Selon l’un des militaires, le jeune homme leur aurait dit avoir «du mal à respirer». Les gendarmes assurent avoir mis Adama Traoré en PLS (position latérale de sécurité) après son malaise. Mais selon un pompier, intervenu ensuite sur les lieux, la victime se trouvait «face contre terre, sur le ventre, les mains menottées dans le dos».

L’affaire, qualifiée par ses proches de «bavure policière» a entraîné plusieurs nuits de violences. De nombreuses manifestations, lors desquelles la famille réclame la vérité sur le décès d’Adama, ont également eu lieu ces derniers mois.