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Les salariés de GM&S lèvent le blocage du site de PSA dans l'Allier

A la suite d’une négociation dans l’après-midi à la préfecture de Moulins, la CGT avait obtenu de faire acter à l'ordre du jour de la prochaine réunion prévue à Bercy, mardi 11 juillet, leurs quatre revendications.[Thierry Zoccolan / AFP]

Les salariés de l'équipementier automobile creusois GM&S, en liquidation judiciaire, ont levé jeudi soir le blocage d'un site de PSA dans l'Allier.

Le site a été évacué par les GM&S sans heurts, et peu après 22h00, le dernier véhicule des GM&S quittait le site de Peugeot à Sept-Fons, sur la commune de Dompierre-sur-Besbre, permettant aux premiers camions d'entrer à nouveau librement dans l'enceinte de l'usine, sous la surveillance de quelques gendarmes encore présents sur place.

Un incident avait retardé la levée du siège en début de soirée. Alors qu'ils s'apprêtaient à quitter le site les GM&S ont constaté qu'un de leurs véhicules utilitaires avait été vandalisé, laissant croire à une représaille venue de l’intérieur du site de PSA. Finalement, c'est le Comité d'entreprise de l'usine PSA qui a fourni une camionnette de remplacement, la direction de l'usine bloquée assurant par ailleurs qu'elle prendrait en charge les réparations du véhicule endommagé.

Quatre revendications

A la suite d’une négociation dans l’après-midi à la préfecture de Moulins, la CGT avait obtenu de faire acter à l'ordre du jour de la prochaine réunion prévue à Bercy, mardi 11 juillet, leurs quatre revendications, a expliqué devant la presse Patrick Brun, délégué CGT. «Il nous a été proposé une réunion à Bercy mardi à 15H30, à la condition que l’on lève le camp. Nous avons demandé un ordre du jour précis, que nous avons obtenu, le ministre ayant donné son accord», a-t-il dit.

La réunion doit mettre en présence l’ensemble des acteurs du dossier: PSA, Renault, le repreneur GMD, l’Etat et les syndicats, mais sa tenue était conditionnée à la levée du bloquage du site de Sept-Fons qui durait depuis 48 heures. Les quatre points à l’ordre du jour réclamés par les GM&S sont: "volume de commandes et chiffre d’affaires, nombre des emplois repris, prise en charge des salaires jusqu’au 31 août, accompagnement social et indemnités des salariés non repris", a précisé Patrick Brun.

«Nous travaillons depuis des jours, nous ne sommes pas loin d'une solution», avait déclaré le ministre de l'Economie, Bruno Le Maire, jeudi matin sur BFMTV. «Pour l'instant, on n'a rien», a lancé le syndicaliste, rappelant que la seule offre de reprise déposée à ce jour, par le numéro un français de l'emboutissage GMD, sauverait seulement 120 emplois sur 277.

Les GM&S veulent des engagements visant à augmenter le nombre d'emplois repris -- via des commandes de filiales de PSA et Renault -- et le versement d'une prime extra-légale, s'ajoutant aux indemnités de licenciement de base, pour ceux des salariés qui ne seront pas repris. Pour la reprise des emplois, «on peut toujours faire mieux mais je n'ai pas l'habitude de vendre des illusions aux gens», a commenté Bruno Le Maire. Et d'ajouter : «Ce qui compte c'est la pérennité du site».

«Avec une moyenne d'âge de 50 ans, les gens licenciés ne retrouveront pas de travail en Creuse. Et le minimum, pour 30 voire 40 ans de loyaux services à PSA, c'est une prime extra-légale. Pour les deux derniers redressements judiciaires (ndlr: subis par GM&S) ils en ont donné, parce qu'on produisait des pièces stratégiques», a répondu Patrick Brun.

PSA est avec Renault l'un des deux grands clients de GM&S. Bercy est en discussions depuis plusieurs semaines avec les deux constructeurs automobiles sur leurs engagements d'investissement et de commandes, ainsi qu'avec le seul repreneur déclaré, le groupe d'emboutissage GMD. GM&S Industry, basé à La Souterraine (Creuse) et 2ème employeur privé de la Creuse, a été placé le 30 juin en liquidation judiciaire et l'offre de reprise de GMD doit être examinée le 19 juillet par le Tribunal de Commerce de Poitiers.

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