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Le patrimoine immobilier de l'armée est «insalubre», selon le Sénat

Faute de moyens financiers alloués à leur rénovation et à leur entretien, les bâtiments militaires français se dégradent. Faute de moyens financiers alloués à leur rénovation et à leur entretien, les bâtiments militaires français se dégradent.[© JEFF PACHOUD / AFP]

Les conclusions sont accablantes. Selon un rapport de la commission des Finances du Sénat, le patrimoine immobilier de l'armée serait dans un état «proche de l'insalubrité».

Disséminés partout sur le territoire, les casernes, camps de base et autres infrastructures militaires sont légion en France. Au total, plus de 275.000 hectares appartiendraient aux armées françaises, soit près de 16 milliards de biens immobiliers. Mais dans quel état ?

Le Sénat note une «dégradation du l'état du parc immobilier» et ce, alors même que «les crédits ont augmenté de 12 % depuis 2008». Une réalité qui s'expliquerait par le manque de moyens alloués à ce patrimoine, dont les besoins non-financés ont été estimés à plus de 2,5 milliards d'euros sur les six années à venir.

Les infrastructures du quotidien mises de côté

En somme, sans le financement suffisant, difficile de prendre soin, de rénover ou encore d'acheter de nouveaux équipements. Seuls les besoins liés à l'état d'urgence sont pris en compte, afin que soient assurées «les urgences opérationnelles».

Ainsi, selon le rapport, les besoins liés à l'accueil des militaires intervenant sur l'opération Sentinelle «sont satisfaits», alors que les infrastructures du quotidien (équipements sportifs, restauration, hébergement) sont largement laissées de côté.

La commission des finances pointe donc le «contraste» qui existe entre certaines infrastructures extrêmement modernes (simulateur de vol, hangar dernier cri...) et le reste des bâtiments «vieillissants ou très dégradés faute d'une maintenance suffisante».

Une situation qui nuit à l'attractivité des métiers de la Défense

Pour faire face à ce constat dramatique, le Sénat propose trois axes d'amélioration. D'abord, en améliorant le suivi et la mise en oeuvre de la politique immobilière, avec «la construction d'indicateurs de suivi» et le recensement d'opérations de type «petit entretien locatif» qui ne nécessitent pas le recours à des savoir-faire spécifiques.

Puis, en adaptant la politique de cession des emprises du ministère des armées au contexte sécuritaire actuel et en réévaluant la pertinence de certaines ventes, en conservant par exemple des locaux dans la capitale afin «d'accueillir dans le centre de Paris les militaires mobilisés dans le cadre de l'opération Sentinelle».

Et enfin, le parlement recommande de «considérer l'infrastructure comme une priorité», en chiffrant l'ensemble des besoins en matière de bâtiments ou encore en sécurisant les crédits consacrés à l'immobilier.

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