La cote de popularité d’Emmanuel Macron a subi une chute de dix points par rapport au mois de juin. Seul Jacques Chirac avait fait pire en 1995.
D’après les chiffres du baromètre Ifop-JDD de ce dimanche 23 juillet, 54% des Français sondés se disent satisfaits du nouveau président de la République, un chiffre en nette baisse puisqu’Emmanuel Macron profitait de 62% d’opinions favorables il y a trois mois, juste après son élection. Sa popularité avait même augmenté de deux points, passant à 64%, au mois de juin.
Invité dans la matinale d’Europe 1 le jour de la parution des résultats de ce sondage, Jérôme Fourquet, directeur du département d’opinion de l’Ifop, a expliqué cette chute brutale par la démission du général de Villiers et le mécontentement de plusieurs catégories de la société française.
«L’électorat de gauche est très remonté contre la poursuite des débats sur la loi Travail», a-t-il affirmé au micro d'Europe 1. «Nous avons aussi un mécontentement très important dans la fonction publique sur le jour de carence, le gel des salaires et du point d’indice et les coupes dans les dépenses publiques. Dans un électorat plus acquis à la droite, pour un certain nombre les retraités, la question de l’augmentation de la CSG a fait des dégâts ».
Une chute importante, mais courante
Si cette baisse de popularité peut sembler spectaculaire, elle n’est pas inédite dans la cinquième République : en effet, comme le rappelle le JDD, qui sonde la popularité des chefs d’Etat français depuis 1958, la plupart des présidents avaient connu une légère déchéance lors des premiers mois à l'Elysée.
Charles de Gaulle, François Mitterrand, Georges Pompidou, Valéry Giscard d’Estaing et François Hollande avaient ainsi vu leur cote de popularité chuter de cinq à sept points pendant les premiers trimestres de leurs mandats. Le record du plus fort recul de l’histoire du baromètre est détenu par Jacques Chirac avec une perte de vingt points, passant de 59 à 39% d’opinions favorables trois mois après son élection de 1995.
Nicolas Sarkozy fait figure d’exception : il est le seul à avoir bénéficié d’une importante popularité après son élection (65%), qui a augmenté trois mois après, passant à 66%. Mais il n’a pas échappé à cette chute inexorable qu’ont connu tous les autres présidents, qui a commencé, pour Nicolas Sarkozy, dès décembre 2007.