Nicolas Sarkozy s'était peu exprimé depuis son retrait de la vie publique. Mais l'ex-président vient de rectifier le tir en accordant une interview à Emile Boutmy magazine, journal des étudiants de Sciences-Po.
Celui qui se compare au héros de Dostoïevski dans Crime et châtiment, comme lui en pleine «renaissance», tient à rappeler que sa vie ne se limite pas à son ancienne carrière politique.
«Il n'y a pas un après, il y a une vie qui continue. J'ai vécu, j'ai respiré, j'ai aimé, je suis battu avant d'être Président, donc j'ai continué tout ça après. C'est de l'extérieur qu'on met une césure», estime-t-il.
Interrogé au sujet d'Emmanuel Macron, l'ancien chef d'Etat n'a pas mâché ses mots, et a jugé bon d'avertir le jeune président sur la marche à suivre.
«Le calendrier du président de la République est simple : c’est tout de suite. Tout ce que vous ne faites pas en juillet, vous ne le ferez pas en septembre, et tout ce que vous ne faites pas en septembre, vous ne le ferez pas en décembre», a-t-il déclaré.
Pour lui, il est indispensable qu'Emmanuel Macron se positionne sur la question européenne: «Le président français doit être un grand européen. Il faut proposer un nouveau traité», estime Nicolas Sarkozy.
Après avoir dispensé ces quelques conseils, l'ex-président a tenu à saluer l'audace d'Emmanuel Macron. «Sans transgression, sans rupture des habitudes, sans pensées libres, il n'y a pas de progrès [...] Macron y est arrivé, c'est vrai, et ce n'est pas si facile».