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Le Cran appelle Macron à supprimer les symboles esclavagistes

Jean-Baptiste Colbert fut l'auteur du Code noir, qui organisa l'esclavage en France. [JOËL SAGET / AFP]

Suite aux évènements tragiques survenus à Charlottesville, de nombreuses voix s'élèvent en France pour que soient retirées des lieux publics les statues et plaques de rue rendant hommage à des esclavagistes. 

Le Cran a ainsi publié une tribune intitulée : «Vos héros sont nos bourreaux. De Charlottesville à Paris : cessez de célébrer les esclavagistes !», dans laquelle l'organisation rappelle que le débat sur les symboles esclavagistes en cours aux Etats-Unis devait aussi être soulevé en France.

Pour rappel, des militants néonazis avaient manifesté le week-end du 12 août contre l'enlèvement d'une statue du général confédéré esclavagiste Robert Lee. Des militants antiracistes s'étaient rassemblés à leur tour pour s'opposer aux militants d'extrême droite, et l'une d'entre eux, une jeune femme de 32 ans, avait été tuée par un terroriste d'extrême droite qui avait foncé dans la foule en voiture.

Colbert, l'auteur du Code noir

Dans sa tribune, le Cran commence par donner l'exemple de Colbert, dont la statue accueille les visiteurs à l'Assemblée nationale, et qui a donné son nom à des rues et avenues, à de nombreux lycées et même à une aile du ministère de l'Economie. Ce, alors qu'il est l'auteur du Code noir, qui a organisé l'esclavage en France et qu'il a fondé la Compagnie des Indes occidentales, qui a participé à la traite des esclaves. 

Le texte souligne le paradoxe actuel qui consiste à dénoncer le racisme aux Etats-Unis sans remettre en question les symboles racistes en France, appellant ainsi le président Emmanuel Macron à lancer une «réflexion nationale sur la nécessité de remplacer ces noms et ces statues de la honte et par des figures de personnalités noires, blanches ou autres, ayant lutté contre l’esclavage et contre le racisme». «Il faut décoloniser l’espace, il faut décoloniser les esprits, c’est aussi cela la réparation», estime le président du Cran, Louis-Georges Tin. 

De nombreux symboles de l'esclavage en France

En France, les plaques de rues, statues et autres signes rendant hommage aux acteurs de l'esclavage sont nombreux. A Bordeaux, qui fut l'une des principales plaques tournantes du commerce triangulaire (les navires partaient avec des marchandises vers Dakar au Sénégal, avant de les remplir d'esclaves à destinations des plantations en Martinique et d'Haïti), on trouve ainsi, entre autres, une rue Gradis, du nom d'un armateur qui s'est enrichi grâce à l'esclavage.

Et on trouve des exemples similaires à Nantes, La Rochelle, Saint-Malo, Marselle et bien sûr à Paris, où l'on trouve une statue du maréchal Jean-Baptiste Donatien de Vimeur de Rochambeau, qui réprima dans le sang la révolte des esclaves à Haïti.

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