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A Montreuil, des riverains bloquent l'accès à une usine qu'ils jugent «toxique»

Selon la préfecture «aucun élément ne démontre aujourd'hui l'existence d'un danger pour les riverains»[Capture d'écran Google Street View de l'usine]
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Une cinquantaine de riverains ont bloqué lundi matin l'accès à une usine de traitement chimique de pièces aéronautiques située dans le centre de Montreuil (Seine-Saint-Denis) la jugeant «toxique».

«Pas de chrome pour nos mômes», «Bhopal made in France» : les affichettes et les banderoles recouvraient lundi le quartier résidentiel de Montreuil, où l'usine est implantée. Un utilitaire barrait l'accès au modeste bâtiment couvert de tôle verte exploité par la SNEM (Société nouvelle d'eugénisation des métaux), spécialisée dans le traitement chimique de pièces destinées aux groupes aéronautiques Airbus et Safran.

Les habitants mobilisés pour la fermeture de l'usine (riverains et parents d'élèves scolarisés dans les écoles voisines) avaient d'abord appelé à un «grand rassemblement» en ce jour de rentrée pour demander «la fermeture immédiate et définitive de l'usine, la dépollution du site et le reclassement des salariés».

Ils disaient refuser de mettre leurs enfants à l'école tant que l'usine continuait à fonctionner, mais ils ont finalement choisi de bloquer l'accès à l'usine. Selon une source policière, une cinquantaine de personnes en bloquaient l'accès à partir de 07h. Vers 11h, une vingtaine d'entre eux étaient encore sur place, à quelques pas d'un groupe d'une dizaine d'ouvriers qui n'avaient pas pu prendre leur poste.

Des habitants du quartier s'inquiètent de la présence de cette usine depuis des années, et leur mobilisation a pris une nouvelle tournure après qu'une leucémie a été diagnostiquée chez un enfant du quartier en juin.

«Aucun élément ne démontre aujourd'hui l'existence d'un danger pour les riverains»

Tout en requérant l'anonymat, ces salariés exprimaient leur énervement contre une initiative menaçant selon eux les 16 emplois du site. Contactée, la société n'a pas répondu aux sollicitations de l'AFP.

Les autorités ont lancé une série de contrôles et d'analyses pendant l'été. L'exploitant a notamment été mis en demeure de modifier son système de ventilation et d'améliorer sa gestion des déchets. Mais, selon la préfecture de Seine-Saint-Denis, «aucun élément ne démontre aujourd'hui l'existence d'un danger pour les riverains qui serait imputable à l'activité de l'entreprise ou qui nécessiterait de procéder à la fermeture de cette dernière».

«Le benzène, qui est le principal polluant mis en cause en cas de leucémie, a été systématiquement mesuré à des valeurs inférieures aux limites de quantification. Il n'y a donc aucune anomalie constatée, ni risque d'exposition toxique», précise la préfecture dans un communiqué. Sans convaincre les opposants, qui se disaient lundi déterminés à poursuivre le blocage.

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