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Départ de Florian Philippot: la fin du front commun

Florian Philippot a longtemps été le bras droit de Marine Le Pen. Florian Philippot a longtemps été le bras droit de Marine Le Pen.[JOEL SAGET / AFP]

Le départ de Florian Philippot, ancien vice-président du FN révèle l’ampleur de l’écart entre les différentes sensibilités frontistes, et interroge sur l’avenir.

Bras de fer avec son ex-bras droit. La présidente du Front national, Marine Le Pen, a pris acte, ce jeudi 21 septembre, du départ de Florian Philippot, passé en quelques mois du statut d’éminence grise à celui d’encombrant rival. L’homme de la «dédiabolisation» et de la sortie de l’euro quitte un parti dont il avait profondément modifié l’image, sans parvenir à en changer les fondamentaux.

Raison du succès de Marine Le Pen au premier tour de la présidentielle pour les uns, cause de son échec au second pour les autres, le virage amorcé par le FN sous l’impulsion de Florian Philippot n’a jamais fait l’unanimité. Passée l’euphorie d’une victoire possible, la rupture était devenue inéluctable.

Des visions antagonistes

Florian Philippot a refusé de choisir, malgré l’ultimatum de Marine Le Pen, entre le Front national et son association Les Patriotes, fondée en mai. Il n’en a pas fallu plus pour qu’il se voie retirer, mercredi, ses délégations et à la stratégie et à la communication, devenant, selon ses propres mots, «vice-président à rien». C’est la raison officielle de son départ.

Mais, la veille, il critiquait déjà, sur CNEWS, le «retour en arrière terrifiant» du parti sur les questions identitaires, «qui affole des milliers de gens». Une exaspération qui révèle à quel point la cohabitation entre les différentes sensibilités frontistes était devenue impossible.

D’un côté, un énarque se réclamant du gaullisme, souhaitant revenir au franc pour recouvrer un contrôle budgétaire total au niveau national, tout en favorisant l’industrie locale au détriment de la mondialisation.  

De l’autre, un parti historiquement bâti sur le rejet du général de Gaulle, qui accorde bien plus d’importance au contrôle des frontières qu’à la maitrise de la monnaie. La priorité, c’est «la lutte contre l’immigration massive», nous confiait par exemple le sénateur frontiste Stéphane Ravier, accusant Florian Philippot de faire «des caprices».

Un futur incertain

L’ancien vice-président du FN, qui a promis qu’il se «battraît» pour que son pays «soit libre», parait désormais décidé à se lancer dans une aventure personnelle à la tête des Patriotes. Mais, malgré son omniprésence médiatique, il n’est pas certain qu’il réussisse à exister seul.

De son côté, Marine Le Pen semble partie pour amorcer un retour aux sources, pour la plus grande joie des identitaires. «Philippot qui s’en va, c’est un cadenas qui s’ouvre», nous assurait ainsi Robert Ménard, élu maire de Béziers avec le soutien du parti frontiste. Il «sera remplacé et le FN continuera son chemin jusqu’à bon port, à savoir l’Elysée en 2022», abondait de son côté Stéphane Ravier.

Un objectif pour lequel Marine Le Pen, libérée de son ancien conseiller, ne se voit plus aucun rival dans son camp. A moins que sa nièce Marion Maréchal-Le Pen, tenante d’une ligne libérale-identitaire, ne fasse son grand retour d’ici là. 

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