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Les bananiers à terre en Martinique et en Guadeloupe

L'état de catastrophe naturelle a été décidé par le gouvernement. [Helene Valenzuela / AFP]

L'ouragan Maria a laissé derrière lui un champ de dévastation. Et notamment pour la filière bananière de Guadeloupe et de Martinique, où respectivement 100% et 70 % de la production ont été détruites.

La filière prévoit 9 à 12 mois pour retrouver une production. 

En Guadeloupe, la plus durement touchée par l'ouragan de catégorie 5, «toutes les exploitations sont anéanties. Il ne reste plus de bananes à exporter. La filière est à l'arrêt total», explique Francis Lignières, président du Groupement des producteurs de bananes de la Guadeloupe, qui compte 220 membres pour 2000 hectares de bananeraies. «Il n'y a plus rien, rien...» de sa propre plantation, «anéantie», au lieu-dit Matouba à Saint-Claude, ajoute-t-il. 

Des productions dévastées

En Martinique, à peine plus épargnée, «on va perdre 70% de la production», précise Philippe Ruelle, directeur général de l'Union de groupements des producteurs de bananes (UGPban) des deux îles. Mais au nord et sur la côte Atlantique, plus exposés, «entre 80 et 100% des exploitations sont à terre». 

Au total, la filière, forte de 600 producteurs, fournit chaque année 250 000 tonnes de bananes pour l'Europe, soit 5000 à 6000 tonnes par semaine. «Pour les prochains mois, on va tomber entre 600 et 800 tonnes hebdomadaires», évalue-t-il. Car «il faut compter neuf à dix mois pour commencer à récolter les premiers régimes. Il faut donc s'attendre à un retour sur le marché en juin-juillet 2018», prévient Jean-Louis Narayaninsamy, exploitant sur les hauteurs de Capesterre. 

L'état de catastrophe naturelle a été décidé par le gouvernement. «On dispose d'un dispositif d'accompagnement en cas de catastrophe», explique le directeur général de l'UGPban, mais l'arrêté «est essentiel». Il permettra notamment aux producteurs de continuer à toucher des aides européennes, essentielles pour réinvestir, sans avoir à produire le quota habituellement nécessaire pour bénéficier de ces fonds. 

 

 

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