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Macron mise sur le social

Emmanuel Macron s'est rendu sur le nouveau campus de l'EATP, en Corrèze, pour parler apprentissage et formation professionnelle. Emmanuel Macron s'est rendu sur le nouveau campus de l'EATP, en Corrèze, pour parler apprentissage et formation professionnelle. [LUDOVIC MARIN / POOL / AFP]

Le chef de l’Etat veut montrer que sa politique vise toutes les catégories socio-professionnelles. Un pari qui est loin de convaincre pleinement.

Il est allé au contact. Accusé par l’opposition de multiplier les mesures étiquetées de droite (réforme du Code du travail, suppression de l’ISF, baisse des APL…), Emmanuel Macron cherche à réinvestir le terrain du social. Un virage amorcé ces derniers jours, avec plusieurs déplacements sur ce thème. Au lendemain de son retour à Whirlpool, c’est sur le nouveau campus corrézien de l’Ecole d’application aux métiers des travaux publics (EATP) que le président s’est rendu hier pour parler apprentissage. Le message est limpide : donner des gages aux jeunes et aux catégories populaires.  

Des offensives sociales

Le test s’est montré concluant, d’abord lors de la visite d’Emmanuel Macron sur le site industriel de Whirlpool, mardi, à Amiens. Particulièrement houleuse dans l’entre-deux-tours, la rencontre entre le chef de l’Etat et les salariés s’est déroulée, cette fois, dans un climat apaisé.

Et pour cause, sa promesse de campagne a été tenue : menacé de fermeture depuis des mois, le groupe électroménager a finalement été repris mi-septembre, sauvant ainsi la quasi-totalité des postes. Un «formidable exemple pour tout le pays» résultant d’un «dialogue social intelligent», selon le locataire de l’Elysée. «Montrer le caractère volontariste, équilibré, centriste de son action politique et sociale, c’est la marque de fabrique Macron», relève le politologue Stéphane Rozès.

D’autant que le président se sait attendu au tournant de ses prochaines réformes, celles de l’apprentissage et de l’assurance chômage. Cela dit, il peut d’autant plus s’impliquer sur le plan social que la contestation peine à se faire entendre. En témoignent le succès modéré des journées de mobilisation contre les ordonnances gouvernementales, mais aussi la cacophonie au sein des forces syndicales.

Malgré une baisse de sa cote de popularité, proche de 44 %, Emmanuel Macron pourrait ainsi profiter d’un «confortable espace de parole» pour «déminer» le terrain de la grogne sociale, selon Stéphane Rozès.

Une opposition toujours debout

Reste que le front social n’est pas encore à terre. La preuve, hier, avec la mobilisation musclée des salariés du fabricant de pièces automobiles GM&S, en marge du déplacement présidentiel à Egletons (Corrèze). Des manifestants qui protestaient contre les modalités de reprise de leur usine. La grogne pourrait d’ailleurs prendre plus d’ampleur la semaine prochaine.

Neuf organisations syndicales ont en effet appelé les fonctionnaires à manifester, le 10 octobre, pour protester contre les réformes les concernant – suppression de 120 000 postes, gel des rémunérations… Même le leader de FO, Jean-Claude Mailly, a prévu de participer au cortège. Tout comme les soutiens de La France insoumise qui, de son côté, entend dénoncer la politique gouvernementale autant dans la rue que dans l’Hémicycle.

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