A la tête de la C40 depuis août 2016, Anne Hidalgo est engagée, plus que jamais, dans la bataille contre la pollution.
La maire socialiste de Paris compte profiter de son mandat pour faire de sa ville une référence française et mondiale en la matière, quitte à déplaire à certains. Elle entend développer ses propres idées et projets, tout en s’inspirant également des plus belles réussites de ses homologues étrangers.
La pollution de l’air est-elle critique aujourd’hui dans le monde ?
C’est une question majeure de santé publique. Chaque année, plusieurs millions de personnes dans le monde meurent prématurément à cause de la pollution. Ces faits appellent des réponses volontaristes et des actions concrètes. C’est tout le sens de la présence des maires du C40 à Paris [dimanche et lundi], qui ont fait de l’amélioration de la qualité de l’air une priorité.
Est-il indispensable de se réunir à plusieurs pour cela ?
Nous, les maires du C40, représentons plus de 650 millions de citoyens et nos villes génèrent 25 % du PIB mondial. Les mesures que nous allons annoncer ensemble [ce lundi matin] vont améliorer la qualité de vie de millions de citoyens. Notre union est clé pour relever ce défi et, plus encore, le gagner.
Vous inspirez-vous de certaines villes performantes ?
Evidemment ! Mexico était considérée comme la ville la plus polluée au monde, il y a encore dix ans. Grâce aux mesures courageuses de son maire, Miguel Angel Mancera, la ville est en train de changer de visage avec une plus grande place offerte aux vélos, notamment.
Tokyo est sans aucun doute le modèle de référence en matière de lutte contre la pollution. Ils ont commencé à réduire les véhicules à moteur thermique au milieu des années 1990, quand la pollution était telle que voir le Mont Fuji depuis la capitale japonaise, était devenu impossible.
Aujourd'hui, la qualité de l'air y est très bonne, il y a moins de 1 % de véhicules diesel qui y roulent et cela a permis au secteur automobile japonais de devenir un des leaders de la voiture électrique ou à hydrogène. La métropole de Tokyo et ses 37 millions de citoyens nous prouvent que c'est possible, c'est une inspiration pour toutes les villes du C40.
Souhaitez-vous faire de Paris un modèle mondial dans ce combat ?
Evidemment, si l’action de Paris continue d’inspirer d’autres villes, je suis d’autant plus heureuse de partager l’expérience parisienne avec mes homologues du monde entier. C’est le sens du C40 : bâtir des ponts entre les villes pour les aider à toujours être meilleures.
Espérez-vous entraîner d’autres grandes villes françaises avec vous?
La pollution de l'air est un enjeu pour toutes les villes, sans exception. Des villes comme Nantes, Rennes, Grenoble ou Lille, par exemple, agissent aussi au quotidien. Je souhaite naturellement que notre expérience à Paris, puisse profiter à chacun. Je tiens tout particulièrement à mener ces initiatives avec Patrick Ollier et tous mes collègues de la métropole parisienne.
A l’horizon 2030, quelle serait votre ville idéale ?
Ce sera toujours Paris ! En 2030, cela fera six ans que nous aurons organisé les Jeux Olympiques et Paralympiques. Ils auront légué aux habitants un formidable héritage dans les domaines de la transition écologique, des transports propres, de la santé des citoyens ou encore du dynamisme économique...
Les Jeux auront notamment permis à Paris de devenir une ville leader des véhicules autonomes, partagés et non-polluants. Je suis convaincue que ces véhicules autonomes sont l'une des clés dans notre action contre la pollution de l'air.