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Paradise Papers : Jean-Jacques Annaud épinglé à son tour

Jean-Jacques Annaud a eu recours à divers stratagèmes d'évasion fiscale. [DAMIEN MEYER / AFP]

Les Paradise Papers, révélés par le Consortium des Journalistes d'Investigation, ont dévoilé comment le réalisateur et scénariste français Jean-Jacques Annaud a dissimulé 1,48 millions de dollars (1,2 millions d'euros) au fisc français. 

En 1997 est sorti le film Sept ans au Tibet, dernière réalisation et production de Jean-Jacques Annaud. Ce long-métrage, avec à l'affiche Brad Pitt, a suscité un engouement considérable : à l'époque, il a rapporté près de 140 millions de dollars (100 millions d'euros) au box-office.

Dix jours plus tôt, le trust «Los Condores Discretionary Trust» avait été créé aux îles Caïmans, un territoire d'outre-mer britrannique situé dans les Caraïbes, comme le rapporte Franceinfo. Ce type de structure juridique se trouve être une solution légale pour se soustraire aux impôts sur une partie de son patrimoine.

À l'heure actuelle, les fichiers recueillis par les journalistes ont permis de désigner le cinéaste comme le constituant du trust. La Royal Bank of Scotland Company Trust, basée sur l'île anglo-normande de Guernesey, était quand à elle chargée de gérer les biens de M. Annaud. De cette manière, ce dernier avait pu se délester de la propriété de son patrimoine et instaurer un écran de fumée entre sa personne et les biens dont il dispose, dans la plus grande discrétion.

Les Paradise Papers ont également révélé que ce trust abritait une société écran : Uspallata Limited. On découvre qu'elle dissimulait des actifs d'une valeur de 1,48 millions de dollars (1,2 millions d'euros), principalement sous la forme d'actions. Le nom de cette structure fictive avait d'ailleurs été emprunté au village d'Uspallata, en Argentine, dans la cordillère des Andes, où avait été tourné Sept ans au Tibet.

Des Caïmans jusquà Hong-Kong

En 2015, Jean-Jacques Annaud a réalisé Le Dernier Loup, une coproduction franco-chinoise, tournée en Chine. Quelques années plus tôt, en 2006, le réalisateur aux quatre César avait décidé de s'en remettre à l'expertise fiscale des juristes d'Appleby. Le cabinet d'avocats, d'où est partie la fuite des Paradise Papers, lui avait alors conseillé de créer une nouvelle société, cette fois-ci, à Hong-Kong. Baptisée Rising Dragon, elle a ensuite été renommée Ginkgo Holdings Limited. 

Finalement, le trust Los Condores a été dissous en 2015. Uspallata en 2017. Dans l'intervalle, 1,33 millions de dollars (près de 1,15 millions d'euros) ont été délocalisés des Caïmans jusqu'à sa nouvelle structure à Hong-Kong. Les documents ont ainsi indiqué que les actifs restants sont transférés à Calico Entertainment LLC, la société de production de M. Annaud, basée à Los Angeles. Cette dernière était une filiale d'une autre société-mère du même nom, enregistrée dans l'État du Delaware, à la fiscalité très avantageuse. 

Une régularisation soudaine

Informé de l'enquête menée par les journalistes de la cellule investigation de Radio France, Jean-Jacques Annaud a fait preuve d'une soudaine volonté de régularisation. Ses nouveaux avocats fiscalistes ont alors pressé le pas pour déclarer au fisc français, le 12 octobre dernier, ses avoirs détenus dans les paradis fiscaux.

Selon M. Annaud, des cabinets anglo-saxons l'auraient incité à monter ces structures juridiques. Considéré depuis 20 ans comme résident fiscal en France, le réalisateur, par l'intermédiaire de ses avocats, a affirmé ne pas maîtriser les arcanes de la fiscalité.

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