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LREM en ordre de marche

Le délégué général du parti sera élu à main levée, samedi, par les 750 membres du Conseil. [© THOMAS SAMSON / AFP]

Le mouvement d’Emmanuel Macron veut passer de machine électorale à véritable parti politique. Mais le projet ne s’annonce pas de tout repos.

L’heure de reprendre son élan. La République en marche, en quête de leadership depuis que son fondateur est devenu président, espère trouver un second souffle. Un exercice qui commence demain, à Lyon, à l’occasion de son premier «conseil», sorte de parlement du parti.

Composé de 750 membres, dont les 313 députés élus en juin, celui-ci devra notamment doter le mouvement d’une nouvelle direction. Le nom du futur délégué général est déjà connu : sauf surprise, ce sera l’actuel porte-parole du gouvernement, Christophe Castaner, seul candidat et adoubé par Emmanuel Macron il y a trois semaines.

Sous son impulsion, LREM devrait tenter de se normaliser, tout en se singularisant des partis classiques. En ligne de mire : incarner un projet qui n’est plus seulement présidentiel.

Un mouvement à relancer

Alors que la plupart de ses cadres sont partis au gouvernement ou sur les bancs de l’Assemblée, LREM entend se transformer en une organisation structurée. Tant pour soutenir le pouvoir en place – dont Edouard Philippe, qui sera présent au congrès – que pour donner des gages aux quelque 380 000 adhérents.

En ce sens, le parti sera, dès demain, amené à clarifier sa ligne politique, notamment en créant un «corpus idéologique» moins centré sur le programme présidentiel.

Son nouveau dirigeant devra, de son côté, endosser un costume de vrai leader. Mais à son rythme, car plutôt que «le chef», Christophe Castaner veut être «un animateur, un facilitateur», permettant à chacun de trouver son «utilité» au sein du mouvement.

Des premiers frondeurs ?

S’il fait consensus, sa future équipe – le «bureau exécutif» – un peu moins : quatre listes de vingt membres sont en piste, mais une seule l’emportera demain. Une incertitude d’autant plus forte que le parti semble avoir perdu en unité. Une centaine d’adhérents ont décidé, cette semaine, de claquer la porte, faute d’y trouver «démocratie» et «éthique».

Autre reproche, l’éventualité que Castaner, qui va démissionner du porte-parolat, cumule son poste de secrétaire d’Etat chargé des relations avec le Parlement avec celui de «marcheur» en chef. Au risque de ne pas pouvoir «faire la part des choses», selon une cadre.

Des opposants à combattre

Si LREM veut achever sa mue, c’est aussi pour apparaître comme une «force de frappe autonome et capable de concurrencer les autres», relève le directeur général adjoint de l’Ifop, Frédéric Dabi.

La direction devra notamment batailler contre le PS et LR, eux-mêmes en phase de reconstruction, et donc imprévisibles. Tout en prêchant une parole relativement distincte de celle de l’exécutif, pour «éviter d’être cannibalisé et de ressembler à un parti godillot», selon Frédéric Dabi.

L’objectif, à long terme : préparer les prochaines échéances électorales, à savoir les européennes en 2019. Un premier test déterminant pour un parti qui vient de naître.

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