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Les européennes reviendront à des listes nationales en 2019

Emmanuel Macron prononce un discours sur l'Union européenne dans l'amphithéâtre de la Sorbonne, à Paris, le 26 septembre 2017 [ludovic MARIN / POOL/AFP/Archives] La circonscription nationale unique, en vigueur depuis les premières élections européennes de 1979 et jusqu'en 1999, avait été abandonnée pour les européennes de 2004. [ludovic MARIN / POOL/AFP/Archives]

L'exécutif va proposer le retour à un mode de scrutin par liste nationale aux prochaines élections européennes de 2019, abandonnant le système des circonscriptions multirégionales, a annoncé mercredi Edouard Philippe aux chefs de partis.

«Le Premier ministre nous a confirmé que l'intention du gouvernement était de changer le mode de scrutin, avec un scrutin national, et donc un vrai débat national (...) et nous voulons soutenir cette démarche», a expliqué le premier des reçus à Matignon, le président de l'UDI Jean-Christophe Lagarde.

A l'Elysée la semaine dernière, les chefs de partis - sauf Bernard Accoyer pour Les Républicains - avaient plaidé auprès d'Emmanuel Macron pour un retour à des listes nationales pour les élections européennes, qu'ils soient pro ou antieuropéens. Fort de ce quasi-consensus, l'exécutif devrait disposer d'une solide majorité pour le futur projet de loi qui sera examiné début 2018 au Parlement.

Les Républicains défavorables

Seule formation politique favorable au maintien des circonscriptions régionales, Les Républicains ont dénoncé un «tripatouillage du mode de scrutin» qui «essaie de répondre à la constitution d'un parti politique (La République en marche, ndlr) en mal de leader et de visibilité dans les territoires».

«C'est particulièrement regrettable mais on peut se souvenir qu'à chaque fois que des majorités ont changé des modes de scrutin, les citoyens les ont sanctionnées et ces majorités ont perdu», a averti leur secrétaire général Bernard Accoyer à sa sortie de Matignon.

La circonscription nationale unique, en vigueur depuis les premières élections européennes de 1979 et jusqu'en 1999, avait été abandonnée pour les européennes de 2004. Depuis, la France était divisée en huit circonscriptions (Est, Ouest, Ile-de-France, Outre-mer...)

S'il rebascule vingt ans plus tard vers une seule circonscription nationale aux européennes, le projet de loi doit maintenir la barre existante des 5% des suffrages exprimés pour obtenir au moins un élu, a précisé M. Lagarde. Les partis seraient remboursés de leurs frais de campagne dès lors qu'ils auraient réalisé 3% des voix.

Autre innovation du futur projet de loi : la possibilité de constituer au niveau européen des listes transnationales, comme le souhaite Emmanuel Macron.

Les européennes de 2019, première élection intermédiaire du président Macron, s'annoncent comme un vrai test électoral après deux ans de mandat. Soucieux de constituer un arc central pro-européen avec son allié du MoDem, le chef de l'Etat peut espérer obtenir des renforts au-delà de sa majorité : il y a deux semaines, Alain Juppé avait adressé une main tendue très remarquée en évoquant «un grand mouvement central» aux européennes avec M. Macron.

Incertitudes sur le sort des 73 sièges britanniques

Lors des dernières élections européennes de 2014, le FN était arrivé pour la première fois en tête à une élection en France, avec 24,86% des suffrages et 24 des 74 sièges dévolus à la France, devant l'UMP (devenue LR) avec 20,81% des voix et 20 élus, et le PS (13,98%, 13 sièges).

Une des inconnues du scrutin de 2019 concerne le sort des 73 sièges dont dispose actuellement le Royaume-Uni : certains sièges devraient être attribués à d'autres pays et d'autres supprimés à la suite du Brexit.

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