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Les journalistes de France Télévisions infligent un camouflet à Delphine Ernotte

La patronne de France Télévisions, Delphine Ernotte, le 5 mars 2017 à Paris [Benjamin Cremel / AFP/Archives] Delphine Ernotte a pris les rênes du groupe public en 2015. [Benjamin Cremel / AFP/Archives]

Les journalistes de France Télévisions ont infligé un camouflet à leur patronne, Delphine Ernotte, en adoptant mardi à une majorité écrasante une motion de défiance à son encontre, pour dénoncer des économies sur l'information et une vaste réforme que prépare le gouvernement.

Les journalistes des rédactions nationales du groupe (France 2 et 3, franceinfo...) ont approuvé à 84% une motion de défiance, qui leur avait été soumise par les Sociétés de journalistes (SDJ) du groupe public, avec un taux de participation au vote de 69%.

Grève de 24 heures

Cette motion intervient à quelques heures du début d'une grève de vingt-quatre heures, ce mercredi, à l'appel de trois syndicats, la CGT, FO et le Syndicat national des journalistes (SNJ), à l'occasion de la tenue d'un Comité central d'entreprise. Cette grève vise à contester non seulement les économies prévues en 2018, mais aussi un projet de réforme en profondeur de l'audiovisuel public, préparé par le gouvernement.

A la question «Faites-vous confiance à Delphine Ernotte-Cunci pour préserver la qualité et les moyens de l'information à France Télévisions ?», 83,77% des journalistes votants ont répondu non mardi, 8,95% ont opté pour le oui, et 7,28% ne se sont pas prononcés, selon les chiffres des SDJ.

C'est un vote «clair, net et massif», et d'une ampleur inédite au sein du groupe, a déclaré à l'AFP Clément Le Goff, président de la SDJ de France 2. «Le résultat est sans appel, les journalistes ont voulu envoyer un message clair : l'information doit rester la priorité à France Télévisions», a-t-il ajouté.

Delphine Ernotte a pris les rênes du groupe public en 2015 et subit régulièrement des critiques, comme lors du remplacement de David Pujadas par Anne-Sophie Lapix aux manettes du 20H de France 2.

Sommée par le gouvernement de réduire de 50 millions les dépenses du groupe en 2018, à 2,57 milliards d'euros, la direction veut supprimer 180 postes équivalent temps plein (ETP) l'an prochain, via des non-remplacements de départs à la retraite, dont 30 dans l'information.

France TV a en revanche renoncé, face au tollé, à réduire la diffusion des magazines emblématiques de France 2, «Envoyé Spécial» et «Complément d'enquête».

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