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Jean-Jacques Urvoas aurait informé Thierry Solère d'une enquête le concernant, la CRJ saisie

La procureure de Nanterre a réagi aux informations révélant l’envoi d’une «note confidentielle» par Jean-Jacques Urvoas, alors Garde des Sceaux, à Thierry Solère.[AFP / ARCHIVES]

L’ex-ministre de la justice Jean-Jacques Urvoas aurait communiqué une note confidentielle au député Thierry Solère pendant l’entre-deux-tours de la présidentielle, d’après Le Canard enchaîné.

Selon l’hebdomadaire satirique, le document qui provenait de la Direction des affaires criminelles et des grâces (DACG), détaillait «les investigations en cours» contre Thierry Solère, à l’époque élu des Républicains, qui a adhéré depuis à La République en marche.

Le document rapporte que Thierry Solère était visé par une enquête pour fraude fiscale, blanchiment et trafic d’influence. Le député n'aurait pas payé une partie de ses impôts sur le revenu de 2010 à 2013 et la taxe foncière de 2013.

La Cour de justice de la République (CJR), seule habilitée à juger les actes des membres du gouvernement, a été saisie pour avis concernant une possible «violation de secret professionnel» par l'ex-Garde des Sceaux Jean-Jacques Urvoas, selon un communiqué du procureur général près la Cour de Cassation.

Ils ont utilisé Telegram pour échanger discrètement 

Pourtant, l’ancien ministre et le député avaient pris soin d’échanger sur l’application chiffrée Telegram. Mais Thierry Solère avait oublié un détail : il avait téléchargé le document sur son téléphone, ce qui n’a pas échappé aux policiers qui l’ont découvert après une perquisition menée au domicile de l’élu, en juin dernier. «C’est délirant : ces mecs jouent aux espions en utilisant des messageries soi-disant secrètes, et ils se font prendre comme des bleus !», aurait déclaré un enquêteur au journal.

Le parquet de Nanterre a confié au Canard enchaîné que la «responsabilité pénale» de Jean-Jacques Urvoas était susceptible d’être engagée dans l’enquête contre le député.

Face aux accusations, Thierry Solère, contacté par l’hebdomadaire, a répondu par l’intermédiaire de ses avocats que lui aussi avait été victime d’une violation du secret de l’enquête et a mis en cause la presse qui, selon lui, «a rendu public le contenu détaillé d’une enquête préliminaire à son encontre».

«Le ministre lui a adressé un message, qui, de façon neutre et objective, confirmait l’existence du contenu de l’enquête en cours, d’ores et déjà rendue publique, sans se prononcer sur les suites qui en seraient données», ont expliqué les deux avocats de Thierry Solère, au Canard enchaîné.

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