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La ministre des Transports au chevet de la SNCF

La ministre des Transports Elisabeth Borne le 3 janvier 2018 à l'Elysée [LUDOVIC MARIN / AFP/Archives] La ministre des Transports Elisabeth Borne. [LUDOVIC MARIN / AFP/Archives]

Les dirigeants de la SNCF ont rendez-vous lundi au ministère des Transports pour une «réunion de travail» visant à tirer les leçons des incidents qui ont affecté les gares parisiennes en décembre, provoquant la colère de dizaines de milliers de passagers.

La SNCF a fait face à une succession de pannes à Montparnasse et Saint-Lazare, et à une grande pagaille due à un afflux inattendu de voyageurs à Bercy la veille de Noël. Fin juillet déjà, une défaillance de la signalisation avait paralysé Montparnasse pendant trois jours, en plein chassé-croisé estival.

«On a vécu une séquence qui a été désagréable pour tout le monde, où un certain nombre d'incidents ont fait la une de beaucoup de médias», a résumé la ministre des Transports Elisabeth Borne. «Evidemment, ces incidents, c'est un sujet de crispation ou d'incompréhension pour les voyageurs», a-t-elle confié tout récemment à l'AFP.

Multiples dysfonctionnements

«Ce n'est forcément pas satisfaisant pour moi - et je le dis clairement, je ne m'en satisfais pas -, les dirigeants de la SNCF ne s'en satisfont pas et, forcément, c'est aussi très pénalisant pour les cheminots, pour lesquels ce n'est pas agréable de voir leur entreprise pointée du doigt».

Faisant publiquement part de son mécontentement dans une lettre au ton agacé envoyée entre Noël et le Nouvel An, elle a convoqué le patron de la SNCF Guillaume Pepy et le responsable du réseau, Patrick Jeantet, pour un grand débriefing. «Je leur ai proposé une réunion de travail, je pense qu'on en a besoin», a-t-elle précisé jeudi sur CNews.

La plupart des incidents récents sont la conséquence d'une grande vague de travaux en cours sur le réseau classique, après des décennies de sous-investissements quand la SNCF - et les gouvernements successifs derrière elle - n'avait d'yeux que pour le TGV.

Le bug informatique qui a paralysé Montparnasse début décembre a par exemple été provoqué par la manipulation malencontreuse d'un logiciel datant des années 1980, alors qu'il s'agissait d'augmenter le nombre de trains susceptibles d'entrer en gare.

Des problèmes comme ça, «il y en aura d'autres», soupire-t-on au sein du groupe public. L'idée est de les éviter autant que possible, ou au moins d'en atténuer les effets, par exemple en détournant les trains vers d'autres gares. Et surtout de bien prévenir les passagers en cas de perturbation. Et c'est là que le bât blesse souvent, la SNCF ayant encore du mal à parler à ses clients.

A cet effet, le groupe public a lancé cet été le programme Rob.In, censé mettre l'accent sur la robustesse des services ferroviaires (Rob) malgré les chantiers, et sur l'information des voyageurs (In). La réunion de lundi doit surtout permettre de faire le point sur sa mise en oeuvre.

La SNCF devra, selon Elisabeth Borne, apporter «une attention particulière» à ce que les chantiers ne se traduisent pas par «une multiplication des incidents pour les voyageurs du quotidien», et veiller à ce «que les conséquences de ces travaux soient pleinement prévisibles et annoncées».

Avenir du rail

La ministre et les dirigeants de la SNCF - qui se sont vus plusieurs fois sur le terrain ces derniers jours - pourront aussi évoquer l'avenir du modèle ferroviaire français, qui fait l'objet d'un rapport confié à l'ancien patron d'Air France, Jean-Cyril Spinetta. Le texte doit être rendu à la fin janvier, et aider à (re)définir le rôle du chemin de fer tel qu'il sera précisé dans une loi d'orientation des mobilités promises pour avril.

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