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Collision de Millas : «Ni voyant ni barrière» selon la conductrice du car

«Ce jour-là il n'y avait rien, ni voyant ni barrière», explique la femme de 47 ans au volant du car, au moment de sa collision avec le TER.[AFP - Image d'illustation]

Cela fait un mois qu'un car transportant des collégiens a été percuté par un TER à Millas, tuant six collégiens au total. Mais les enquêteurs peinent encore à déterminer les circonstances de ce drame.

Un premier rapport d'enquête établit le bon fonctionnement du passage à niveau. Des éléments qui engagent donc plutôt la responsabilité de Nadine, au volant du car ce jour-là, qui aurait tenté de franchir la voie ferrée alors que les barrières étaient baissées.

C'est aussi le scénario qui se dessine à partir du témoignage des occupants d'une voiture qui se trouvait de l'autre côté des rails, malgré quelques incohérences relevées dans leur récit. Ils affirment avoir vu le bus forcer doucement la barrière. 

Pourtant, révèle Le Parisien, Nadine affirme que les barrières étaient levée, sûre d'elle. «Ce jour-là il n'y avait rien, ni voyant ni barrière», explique la femme de 47 ans aux enquêteurs lorsqu'ils lui indiquent que les premiers éléments techniques ne montrent aucun dysfonctionnement sur le passage à niveau.

Le média rappelle que la mère célibataire avait pris un somnifère la veille de l'accident mortel. Toutefois, elle affirme pouvoir «dormir sans» et sa famille précise qu'elle ne montre pas de signe de dépression. L'entreprise qui l'embauche la qualifie de «femme équilibrée». 

«Les barrières sont normalement levées»

Et si ce jour du 14 décembre, Nadine prend les commandes d'un modèle de bus qu'elle n'avait conduit qu'une seule fois, elle affirme qu'elle était «à l'aise». Sa journée commence par le transport de lycéens, de collégiens et d'élèves d'école maternelle. C'est seulement dans l'après-midi qu'elle se rend au collège de Millas. Autour de 16h, 23 élèves s'installent dans le car de Nadine pour entamer un trajet que cette dernière connaît par coeur. 

Un fois arrivée au passage à niveau, la femme affirme n'avoir vu aucun signal indiquant le passage imminent d'un train. «Je vérifie qu'il n'y a pas de feu clignotant. Les barrières sont normalement levées et il n'y a pas de voiture. Il y a un premier bus devant moi», explique-t-elle aux policiers au lendemain de la collision. Quelques jours plus tard, confrontée aux témoignages contradictoires des autres automobilistes présents sur place rapportés par la police, Nadine admet qu'il est possible qu'aucun bus ne se soit trouvé devant elle. 

Dans l'audition du 15 décembre, dont Le Parisien dévoile des extraits, la quarantenaire raconte aussi son entrée sur le passage à niveau : «Je tourne. J'engage la première [...] Là il faut aller doucement. Une fois le porte-à-faux bien dans l'axe, je ne risque pas de monter sur le terre-plein ou sur le panneau de signalisation et je réaccélère. Après ça il n'y a plus rien, plus de souvenir. Jusqu'à ce que je me réveille par terre.»

«Je n'ai pas senti d'impact. Je n'ai pas senti que je pliais la barrière», conclut Nadine aujourd'hui prise en charge dans un établissement de soins psychatriques.

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