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L'ancien ministre RPR Alain Devaquet est décédé

Alain Devaquet, qui avait dû démissionner de son poste de ministre délégué à la Recherche et à l'Enseignement supérieur du gouvernement Chirac.[Georges BENDRIHEM / AFP]

L'ex-ministre RPR Alain Devaquet, père d'une réforme de l'université avortée en 1986 après un large mouvement de contestation et la mort d'un étudiant, Malik Oussekine, est décédé vendredi à l'âge de 75 ans, a annoncé dimanche à l'AFP sa compagne Claude-Annick Tissot.

Alain Devaquet, qui avait dû démissionner de son poste de ministre délégué à la Recherche et à l'Enseignement supérieur du gouvernement Chirac dans la foulée de ce retrait, est mort à l'hôpital Gustave-Roussy de Villejuif (Val-de-Marne) des suites d'un cancer, a précisé Mme Tissot.

Lors de la première cohabitation, ce ministre de Jacques Chirac avait porté, à l'automne 1986, le projet de réforme donnant davantage d'autonomie aux universités, qui reprenait les grandes lignes du programme UDF-RPR des législatives, six mois plus tôt.

Cette réforme a été aussitôt dénoncée par les syndicats lycéens et étudiants qui y voyaient la porte ouverte à une sélection accrue, à l'augmentation des frais d'inscription et à une université à deux vitesses. Alain Devaquet avait alors dû affronter plusieurs semaines de manifestations monstres, à Paris et à travers toute la France, où étudiants et lycéens défilaient aux cris de «Devaquet, si tu savais...».

Son ministre de tutelle, René Monory, avait alors repris le dossier en main en proposant la suppression de plusieurs des articles les plus contestés de la réforme.

La mort, le 6 décembre 1986, d'un étudiant, Malik Oussekine, à la suite d'une intervention musclée de la police dans le Quartier latin à Paris devait toutefois définitivement sonner le glas de cette réforme: Alain Devaquet présentait aussitôt sa démission et, le 8 décembre, Jacques Chirac retirait le projet de loi.

Ce mouvement étudiant d'ampleur avait considérablement affaibli le Premier ministre d'alors, qui a été ensuite sévèrement battu, moins de 18 mois plus tard, au second tour de la présidentielle de 1988 par le président sortant socialiste, François Mitterrand.

 

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