En direct
A suivre

Grand oral décisif pour Mathieu Gallet devant le CSA

Le PDG de Radio France Mathieu Gallet à son arrivée au tribunal de Créteil le 16 novembre 2017 [Thomas SAMSON / AFP/Archives] L'audition se déroulera à huis clos. [Thomas SAMSON / AFP/Archives]

Le PDG de Radio France Mathieu Gallet va tenter lundi de sauver son poste devant le CSA, qui doit décider mercredi de le maintenir ou le démettre de ses fonctions, après une condamnation en justice et sous la pression du gouvernement qui souhaite son départ.

Le dirigeant est attendu à 11h par les sept sages du Conseil supérieur de l'audiovisuel. L'audition se déroulera à huis clos, au siège de l'autorité de régulation, situé à Paris sur les bords de Seine, à quelques encablures seulement de la Maison de Radio France.

En 2014, Mathieu Gallet, alors dirigeant de l'INA, avait fait sensation lors d'un grand oral au CSA, et réussi à convaincre ses membres de le nommer à l'unanimité à la tête du premier groupe français de radio, devenant ainsi son plus jeune dirigeant (il vient d'avoir 41 ans).

Bilan solide à Radio France

Quatre ans plus tard, il doit désormais essayer de démontrer que sa condamnation à un an de prison avec sursis et une amende de 20.000 euros, pour favoritisme lorsqu'il dirigeait l'Institut national de l'audiovisuel, n'entame pas sa capacité à diriger le premier groupe français de radio, financé en très grande partie par la redevance audiovisuelle .

D'un côté, ses partisans font valoir, outre qu'il a fait appel de sa condamnation, un bilan solide à Radio France. Selon les derniers chiffres de Médiamétrie, Radio France n'a en effet jamais rassemblé autant d'auditeurs: chaque jour près de 14,8 millions de Français se branchent sur l'une de ses radios (France Inter, franceinfo, France Bleu, France Culture, France Musique, FIP, Mouv'). La matinale d'Inter est la plus écoutée du pays, l'audience de France Culture bat des records et France Bleu avec ses 44 stations locales est désormais plus écoutée qu'Europe 1.

Côté budget, le groupe prévoit son retour à l'équilibre cette année, grâce notamment à des réductions d'effectifs menées depuis 2015.

Mais le gouvernement ne l'entend pas de cette oreille : la ministre de la Culture Françoise Nyssen a jugé le maintien de M. Gallet «inacceptable», au nom d'un devoir «d'exemplarité» des dirigeants d'entreprises publiques, et l'a appelé à «tirer les conséquences» de sa condamnation, tout comme le CSA.

C'est dans la foulée des déclarations de la ministre que le CSA a ouvert une procédure pour trancher le sort de M. Gallet. Le président du régulateur, Olivier Schrameck, a cependant insisté sur le fait que l'instance se déciderait en toute indépendance, et le plus grand suspense règne sur la décision que prendra le CSA mercredi.

À suivre aussi

Ailleurs sur le web

Dernières actualités