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Qualité de l'air : Bruxelles donne une «dernière chance» à 9 pays, dont la France

La pollution de l'air au dessus de Paris, le 5 décembre 2016 [Thomas SAMSON / AFP/Archives] La pollution de l'air au dessus de Paris. [Thomas SAMSON / AFP/Archives]

La Commission européenne convoque mardi pour un «sommet» sur la qualité de l'air à Bruxelles les ministres de l'Environnement de neuf pays, dont la France, l'Allemagne et le Royaume-Uni, considérés comme les mauvais élèves de l'UE en la matière.

C'est «l'occasion et la dernière chance (pour les ministres) de trouver des solutions», a résumé le porte-parole de l'exécutif européen Margaritis Schinas à la veille de cette réunion.

Sinon la Cour de justice de l'UE sera saisie, a prévenu Bruxelles, qui lance des avertissements aux diverses capitales depuis plusieurs années dans le cadre de «procédures d'infraction».

Coût de 20 milliards d'euros par an

La pollution de l'air est jugée responsable de plus de 400.000 morts prématurées par an dans l'UE, sans compter les Européens qui sont atteints de maladies respiratoires et cardiovasculaires. Et la Commission estime qu'elle coûte plus de 20 milliards d'euros par an à l'économie du bloc.

«Pour faire baisser ce chiffre, il faut que les Etats membres se conforment aux limites d'émissions auxquelles ils ont donné leur accord. Dans le cas contraire, la Commission, en tant que gardienne des Traités, devra prendre les mesures appropriées», a prévenu M. Schinas.

Les neuf pays convoqués - l'Allemagne, l'Espagne, la France, la Hongrie, l'Italie, la République tchèque, la Roumanie, le Royaume-Uni et la Slovaquie - dépassent régulièrement les limites d'émissions destinées à protéger la santé des Européens pour deux polluants clés : les particules fines (PM10) et le dioxyde d'azote (NO2).

Malgré les avertissements répétés de la Commission, depuis plusieurs mois voire plusieurs années pour certains, ces pays ne sont pas rentrés dans les normes, déplore l'exécutif européen.

Un renvoi devant la justice européenne «serait l'issue d'une longue période, trop longue diront certains, pendant laquelle nous avons proposé notre aide, donné des conseils et lancé des avertissements», a déclaré le commissaire européen à l'Environnement Karmenu Vella.

«Depuis plusieurs années, la Commission tente de mettre la pression aux Etats faisant planer la menace d'une amende record infligée par la CJUE, mais avec quel résultat? Quand on sait que la première mise en demeure de la France remonte à 2009, on est en droit de se poser la question», s'est offusquée l'eurodéputée française Verts Karima Delli dans un communiqué.

130 villes concernées

La Bulgarie et la Pologne, également concernées par la pollution aux particules, ne sont pas convoquées car dans leur cas le pas a déjà été franchi, et la CJUE saisie. In fine, ce type de procédure peut aboutir à des sanctions financières.

D'autres Etats sont dans le viseur de la Commission, mais disposent encore d'une certaine marge de manoeuvre avant d'être renvoyés devant la Cour.

Au total 23 pays sur 28 dépassent encore les normes de qualité de l'air, selon la Commission (il y a 16 dossiers ouverts dans le cas des particules, 13 dans les cas du dioxyde d'azote, et 1 pour le dioxyde de soufre). Le problème touche plus de 130 villes en Europe.

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