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Faible mobilisation nationale contre les réformes de l'université et du bac

Des manifestants contre la réforme du bac à Paris le 1er février 2018 [THOMAS SAMSON / AFP] Des manifestants contre la réforme du bac à Paris le 1er février 2018 [THOMAS SAMSON / AFP]

La première mobilisation nationale contre la réforme de l'accès à l'université et le projet de nouveau baccalauréat a faiblement rassemblé jeudi avec quelques milliers de manifestants dans toute la France, un mouvement que les contestataires appellent à poursuivre pour obtenir le retrait des textes.

A Paris, quelque 2.400 personnes ont défilé dans l'après-midi selon la police - 10.000 selon les organisateurs - de la faculté de Jussieu à l'emblématique Sorbonne. «Si la fac ne te prend plus, prends la rue», pouvait-on lire sur des pancartes. «Macron, t'es foutu, la jeunesse est dans la rue», scandaient aussi les manifestants.

Le premier syndicat chez les enseignants du supérieur (Snesup-FSU), l'organisation étudiante Unef, les syndicats lycéens UNL et SGL, les syndicats FO, CGT, Sud et d'autres avaient appelé à cette mobilisation pour réclamer le retrait du projet de loi sur les nouvelles modalités d'accès à l'université, jugées sélectives, et traduites dans la nouvelle plateforme d'inscription Parcoursup.

Ils ont été rejoints par la FCPE, première fédération des parents d'élèves, qui souhaite que «le baccalauréat reste la seule porte d'entrée» à l'enseignement supérieur.

Grégoire, 20 ans, étudiant parisien, est venu manifester «contre la sélection» à l'université. «Avec la réforme qui va se mettre en place, quelqu'un comme moi, qui n'avait pas forcément de très bonnes notes, n'aurait pas pu rentrer à la fac», a-t-il expliqué à l'AFP. «Il faut que l'université reste accessible à tous».

Nicolas, 15 ans, en Première à Anthony (banlieue parisienne), est venu, lui, manifester contre «une réforme qui favorise les élites.

Dans la capitale, une dizaine de lycées ont aussi été perturbés dans la journée.

Ailleurs en France, la mobilisation a peu rassemblé. Elle a été suivie dans une dizaine de villes.

A Rennes et Toulouse, les universités Rennes 2 et du Mirail, traditionnellement mobilisées lors de mouvements étudiants, ont été bloquées.

A Lyon, quelques centaines de lycéens ont manifesté à l'appel d'organisations de jeunesse, du NPA, des écologistes et des Insoumis.

«Mécontentement»

A Bordeaux, environ 300 étudiants ont défilé dans la matinée, quand 500 manifestants étaient décomptés à Clermont-Ferrand.

Environ 150 personnes se sont rassemblées sous la pluie à Strasbourg. La réforme Parcoursup «va réduire le choix des bacheliers, de manière beaucoup trop sélective», a déclaré Renaud Violet, un professeur d'histoire-géographie en collège à Hochfelden (Bas-Rhin). «Des lycéens vont devoir mettre de côté certains vœux».

A Lille, quelque 500 personnes, dont une majorité de lycéens et d'étudiants, se sont rassemblées dans l'après-midi Place de la République avant de défiler dans la ville.

«C'est une très bonne journée, qui montre le mécontentement chez les jeunes et en appelle d'autres», a jugé Lilà Le Bas, présidente de l'Unef.

De précédentes mobilisations à une moindre échelle avaient rassemblé encore moins de monde.

Une nouvelle journée a d’ores et déjà été annoncée pour le 6 février, avec des appels à la grève dans le second degré.

Des manifestants contre la réforme du bac à Paris le 1er février 2018 [THOMAS SAMSON / AFP]
Des manifestants contre la réforme du bac à Paris le 1er février 2018

Pour l'accès à l'université, le projet de loi, actuellement devant le Parlement, prévoit des «attendus» pour chaque filière. Les bacheliers qui ne répondent pas aux pré-requis (définis au niveau national puis affinés par chaque établissement) seront dans l'obligation de suivre un parcours d'accompagnement pour y être acceptés. Un processus qualifié par ses opposants de «sélection déguisée».

Quant à la réforme du bac, le projet qui sera présenté mi-février devrait notamment proposer un examen ramené à cinq épreuves (dont le français en Première et un grand oral en Terminale), au lieu de dix à quinze actuellement.

Le Parti socialiste a demandé jeudi un «moratoire» sur cette réforme, «afin de donner du temps à une véritable concertation avec les acteurs de l'éducation».

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