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Affaire Daval : comment «Sept à huit» a réussi à faire parler l’avocat de Jonathann

L’équipe de Sept à huit avait réussi à faire parler le pénaliste avant les aveux de Jonathann Daval.[SEBASTIEN BOZON / AFP]

Invité de l’émission Village Médias, sur Europe 1, Harry Roselmack est revenu sur les confidences de l’avocat de Jonathann Daval, qui avait créé la polémique sur le respect du secret de l’instruction.

Me Randall Schwerdorffer avait fait monter, à bord de son véhicule, un journaliste de l'émission culte de TF1. Il n’avait pas hésité à faire part de ses doutes au sujet de la sincérité de son client dans cette affaire au rebondissement inattendu. 

L’équipe de Sept à huit avait réussi à faire parler le pénaliste avant les aveux de Jonathann Daval, le 30 janvier 2018. Ce dernier a reconnu avoir étranglé sa femme et avoir déposé le corps dans un bois de Haute-Saône, non loin de leur domicile, en octobre dernier. Après trois mois de mascarade devant les médias et la belle-famille de son épouse, Jonathann Daval avait fini par craquer, sous les conseils de ses avocats, conscients de l'impasse dans laquelle se trouvait leur client, acculé de toute part par les nombreux indices indiscutables des enquêteurs.

«Ils savent qu'ils peuvent avoir confiance»

«On arrive à faire ce genre de choses grâce au statut de l'émission, mais surtout grâce à notre façon de travailler», a expliqué le présentateur de Sept à huit au micro de Philippe Vandel. «Les interlocuteurs récurrents comme les avocats ont confiance dans notre façon de faire. On a un journaliste, Christophe Dubois, qui travaille sur ce genre d'affaires depuis des années. Il connaît bien les acteurs des milieux policiers et judiciaires. Ils savent qu'ils peuvent avoir confiance, et on arrive à avoir des choses que d'autres ne peuvent pas avoir», explique Harry Roselmack. 

Mais selon Harry Roselmack, «le secret de l'instruction est quelque chose de relatif que l'on respecte». «On a parfois accès à des pièces de dossier dont on se sert de façon indirecte, mais que l'on ne montre pas», a-t-il confié. «Maintenant un avocat a aussi parfois pour rôle de parler, de porter l'affaire sur la scène médiatique. Et en l’occurrence, dans quasiment toutes les affaires, les avocats s'expriment pendant les instructions», a-t-il conclu.

Une «surenchère médiatique» dénoncée

Une politique que ne partage pas la procureure de Besançon, très remontée contre ceux qui ont, selon elle, outrepassé leurs droits. Edwige Roux-Morizot, ne l’entendait effectivement pas de cette oreille et avait fustigé la «surenchère médiatique» autour de l'affaire d'Alexia Daval, dénonçant les «violations répétées et inadmissibles du secret de l'instruction». 

Me Randall Schewerdorffer et Me Ornella Spatafora, avaient notamment été rappelés à l'ordre par le bâtonnier de Besançon. «Un avocat ne peut pas décider de s'exprimer tous azimuts dans la presse sur un dossier en cours d'instruction», avait rappelé le représentant local de l'Ordre des avocats, Me Christophe Carré.

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