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Les arrêts maladie explosent, les nouvelles technologies en cause

L'an dernier, les arrêts de travail ont coûté pas moins de 10,3 milliards d'euros au régime général de l'assurance maladie. [PHILIPPE HUGUEN / AFP]

Les nouvelles technologies nous rendent-elles malades ? D’après les derniers chiffres de l'assurance-maladie, et selon les observateurs, les portables hyperconnectés seraient en cause.

L’explosion des arrêts maladie en France est préoccupante. En janvier, les dépenses d'indemnités journalières versées par le régime général d'assurance-maladie pour les risques maladie et professionnels ont grimpé de 8 % par rapport au même mois de 2017, et de plus de 5 % sur les douze derniers mois, révèlent Les Echos.

L'an dernier, les arrêts de travail ont coûté pas moins de 10,3 milliards d'euros au régime général de l'assurance maladie. La reprise de l'emploi, avec, par conséquent, plus d’employés susceptibles de s’arrêter, est souvent évoquée pour justifier cette croissance trop forte des arrêts.

Alors, à qui la faute ? Doit-on pointer du doigt des médecins trop complaisants ou des employés fainéants ?  

Des cadres «pendus à leur téléphone»

Pour Jean-Paul Hamon, président de la Fédération des médecins de France, le coupable se trouve bel et bien du côté des nouvelles technologies.

Interrogé par Les Echos, ce dernier estime que dans l'affaire de la hausse des indemnités journalières, la cause ne se trouve ni chez les médecins complaisants ni chez les patients abusifs, mais dans les conditions de travail dégradées : «Je les vois, les cadres qui sont pendus à leur téléphone, leur mail, qui ne déconnectent ni le week-end ni en vacances, et qui un jour, épuisés, fondent en larmes devant la porte de leur entreprise, en burn-out. Sans compter ceux qui passent trois heures par jour dans les transports», dénonce-t-il.

Le syndrome de FOMO -fear of missing out-, la peur de rater quelque chose, nous pousserait à consulter nos mails volontairement le soir, le weekend et même en vacances. Dans son dernier communiqué, la CGT alerte sur l'augmentation du burn-out chez les cadres, notamment chez les femmes.

Europe 1 rappelle qu’un actif sur trois reste actif pendant ses congés. A force de ne pas déconnecter, les salariés finissent par saturer. La hausse des «burn-out» (épuisement professionnel) provoquerait des arrêts maladie plus nombreux. Selon les chiffres, trois cadres sur quatre se connectent chez eux pour des raisons professionnelles dans leur temps libre. L'effacement progressif de la frontière entre vie personnelle et vie professionnelle en découlerait, et cette zone de flou engendrerait un stress plus fort chez les salariés. 

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