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En France, 12% des femmes auraient été victimes d’un viol

La plupart du temps, l'agresseur est un proche de la victime[Bertrand GUAY / AFP]

43% des Françaises ont été victimes d'attouchements sexuels et 12% de viol. C'est le résultat d'une étude réalisée par l'institut Ifop pour la Fondation Jean Jaurès. 

Dans le détail, 58% des femmes disent avoir été victimes de comportements déplacés, 50% d'insultes ou de remarques à caractère sexiste, 45% de gestes grossiers à connotation sexuelle, et 29% de messages pornographiques par mails ou SMS, précise France info.

«12% (de victimes de viols, ndlr) avec les marges d'erreur, c'est un peu plus élevé que dans d'autres enquêtes statistiques, mais ça reste dans des ordres de grandeur qui ne me surprennent pas», estime la sociologue Alice Debauche, chercheuse associée à l'unité démographie, genre et sociétés de l'Institut national d'études démographiques (Ined), interrogée par nos confrères.

De son côté, Michel Debout, psychiatre et administrateur de la Fondation Jean Jaurès mais aussi psychiatre, s'interroge: «Alors que l'on pourrait penser qu'il y a moins de viols depuis les années d'après-guerre, il y en a apparemment davantage. Pourquoi autant de viols et pourquoi si peu de procédures judiciaires ?» Alice Debauche avance quelques pistes: «Sur le temps long, on observe que les femmes les plus jeunes, les générations les plus jeunes déclarent plus que les autres les violences sexuelles. Elles en parlent plus».

Le coupable est souvent un proche

Autre chose, si le stéréotype d'un viol associe souvent une ruelle isolée la nuit et l'agression brutale d'une femme par un inconnu, cette enquête prouve qu'entre 78% et 88% des victimes connaissaient leur violeur. Dans la plupart des cas, il s'agit du conjoint ou d'un membre de la famille, précise France info. Et dans 36% à 48% des cas, le viol a lieu au domicile de la victime.

Des idées reçues, récemment véhiculées avec l'affaire Weinstein, que fustige Michel Debout. «Depuis le début de cette affaire, on a l'impression que l'auteur, c'est un individu à l'extérieur de la vie de ces personnes, plein de pouvoir. Certes, ils existent et il faut les dénoncer, mais il ne faut pas que cela cache la réalité d'un phénomène qui est celui d'une vie familiale et quotidienne.»

Comme de nombreuses études l'ont toutefois souligné par le passé, très peu de femmes portent plainte suite à une agression sexuelle. Selon cette dernière enquête, elles seraient 11 à 19% à l'avoir fait. Dans le détail, la majorité d'entre elles n'en a parlé à personne (56 à 68%), et n'a vu ni médecin ni spécialiste (64 à 74%).

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