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Le gouvernement présente un nouveau plan contre la radicalisation

Le Premier ministre français Edouard Philippe à Tourcoing, dans le nord de la France, le 22 février 2018  [PHILIPPE HUGUEN / AFP] Ce plan doit comprendre une soixantaine de mesures. [PHILIPPE HUGUEN / AFP]

Le Premier ministre, Edouard Philippe, a annoncé la création de 1 500 places de prison pour isoler les détenus radicalisés. Il a également promis un renforcement du contrôle des écoles hors contrat, dans le cadre d'un plan national de prévention de la radicalisation.

Isolement renforcé des détenus radicalisés, contrôle accru des écoles hors contrat... Edouard Philippe a présenté vendredi à Lille un nouveau plan de 60 mesures contre la radicalisation jihadiste, un domaine où les autorités avancent encore à tâtons trois ans après les attentats de janvier 2015.

«Cette radicalisation islamiste menace notre société», a insisté le Premier ministre en présentant son plan, flanqué d'une dizaine de membres du gouvernement, dont Nicole Belloubet (Justice), Gérard Collomb (Intérieur) ou encore Jean-Michel Blanquer (Education). 

Le volet le plus attendu concernait les prisons; c'est la violente agression de surveillants par un détenu radicalisé à Vendin-le-Vieil (Pas-de-Calais) qui avait déclenché le vaste mouvement de protestation des gardiens en janvier.

1.500 places vont être créées «dans des quartiers étanches, exclusivement dévolus aux détenus radicalisés», dont 450 «d'ici la fin de l'année», a annoncé Edouard Philippe.

Les quartiers d'évaluation de la radicalisation (QER), où la dangerosité des prisonniers est évaluée pendant plusieurs mois, passeront de trois à sept. Et deux quartiers de prise en charge des personnes radicalisées (QPR) doivent être créés en 2018, sur le modèle de celui existant dans la prison de Lille-Annoeulin, visitée vendredi matin par Mme Belloubet.

Le plan acte également la création de trois nouveaux «centres de prise en charge individualisée» en milieu ouvert, qui s'inspirent d'un centre au Danemark. Ils concerneront des personnes «sous main de justice» (contrôle judiciaire, bracelets électroniques...), et notamment des «revenants» des zones de combat jihadistes en Syrie et en Irak.

Sur près de 70.000 détenus en France, 512 personnes sont actuellement incarcérées pour des faits de terrorisme. Et 1.139 prisonniers de droit commun ont été identifiés comme «radicalisés», selon l'administration.

Edouard Philippe a notamment insisté sur les mineurs de retour de zones de guerre jihadiste. Défendant «une prise en charge au long cours, et notamment un suivi psychologique, pour favoriser leur réinsertion», le plan prévoit notamment la création d'une formation spécifique pour les personnels qui s'occuperont de ces «lionceaux du Califat» parfois embrigadés par l'organisation Etat islamique.

Au dernier pointage officiel, 68 mineurs, en quasi-totalité de moins de 13 ans et aux trois quarts de moins de huit ans, sont de retour en France. Environ 500 seraient encore au Levant.

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