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Tout savoir sur la nouvelle brigade numérique de la gendarmerie

La brigade numérique de la gendarmerie est accessible 24 heures sur 24, sur Internet. [Capture Twitter / Gendarmerie Nationale].

Dialoguer directement avec un gendarme depuis son smartphone ou son ordinateur, c’est désormais possible et ce, grâce à la toute nouvelle brigade numérique de la gendarmerie.

Lancée officiellement ce mardi 27 février par le ministre de l’Intérieur, Gérard Collomb, cette nouvelle force de gendarmerie entièrement connectée est l’une des déclinaisons de la police de sécurité du quotidien.

Un tout nouvel espace d’échange qui se veut en adéquation avec son temps et qui trouve tout son sens dans une société hyper-connectée puisque 80 % des Français utilisent aujourd’hui tous les jours, ou presque, Internet.

Comment ca marche ?

La brigade numérique de la gendarmerie, déjà rebaptisée BNum, est accessible tous les jours, 24 heures sur 24, par tchat sur gendarmerie.interieur.gouv.fr ou depuis les comptes Facebook et Twitter de la gendarmerie nationale (messages privés uniquement).

La brigade numérique, implantée à Rennes, a pour vocation de répondre à toutes les demandes non-urgentes d’où qu’elles émanent sur le territoire (DOM-TOM inclus).

Elle ne se substitue donc pas au 17 ou au 112 qui restent les seuls et uniques numéros à composer en cas d’urgence.

Quel est son rôle ?

Le rôle de cette brigade 2.0 peut se résumer en trois points : renseigner, prévenir et orienter les citoyens.

Cela peut être, par exemple, de répondre à des questions aussi diverses que celles relatives au code de la route, aider à faire de la prévention contre les cambriolages, ou encore d’orienter sur les démarches à suivre en cas de dommage constaté sur un bien.

Son rôle est également d’aider et d’informer sur de nombreux sujets tels que le harcèlement, les violences sexuelles ou sexistes, les drogues, la radicalisation

Suivant la demande, le gendarme numérique pourra orienter l’utilisateur vers le site internet permettant de déposer une pré-plainte en ligne (https://www.pre-plainte-en-ligne.gouv.fr), voire de proposer au demandeur un rendez-vous avec un gendarme dans le lieu de son choix.

En réorientant la gestion des demandes non-urgentes vers internet et en proposant des rendez-vous physiques lorsque cela est nécessaire, l’Etat espère pouvoir permettre «un meilleur accueil des victimes» dans les gendarmeries, explique Gérard Collomb.

La gendarmerie nationale a enfin établi sur son site une foire aux questions de plus de 600 entrées afin d’aider les usagers à trouver les réponses à leurs questions.

Qui sont ces gendarmes 2.0 ?

La brigade numérique est composée actuellement de 20 militaires.

Le ministère de l’Intérieur indique que ces derniers ont été sélectionnés non seulement pour leur expérience mais également pour leurs compétences linguistiques.

Aujourd’hui, le service est ainsi disponible en anglais, en espagnol, en italien et en allemand.

Ce sont des personnels spécifiquement formés à l’accueil à distance. «On pourrait comparer la brigade numérique aux hotlines des fournisseurs d'accès à internet», résume le lieutenant-colonel Rémy Nollet, officier à la mission numérique de la gendarmerie.

Enfin, s’ils constatent des faits pouvant constituer une infraction, les gendarmes de la BNum ont en outre reçu une habilitation de police judiciaire nationale, qui leur permet d’établir des procès-verbaux d’investigation et de les transmettre aux parquets compétents.

Un système qui doit faire ses preuves

Le ministère de l’Intérieur a pour objectif de traiter toutes les demandes qui lui sont faites en moins de 24 heures.

Si Beauvau assure que les vingt gendarmes dédiés pourront, au besoin, être renforcés par des réservistes, l’objectif semble ambitieux dans un pays de près de 67 millions d’habitants.

Par ailleurs, au moment où les affaires Weinstein et les mouvements #MeToo et #BalanceTonPorc ont largement contribué à libérer la parole des femmes victimes de viols et d’agressions sexuelles, les militaires de la brigade numérique pourraient être confrontés à un important afflux de messages de victimes.

Là encore, le ministère de l’Intérieur assure que les gendarmes de la BNum ont suivi une formation spécifique.

Mais alors que seule une victime de viol ou de tentative de viol sur dix dépose plainte, rien ne permet, à ce stade de dire que le dispositif puisse amener les victimes à davantage poursuivre leur agresseur.

D’autant plus que la BNum ne joue, dans ce genre de cas, là encore qu’un rôle d’orientation et d’accompagnement et n’offre pas la possibilité de déposer plainte en ligne, le viol et les agressions sexuelles étant, par définition, considérés comme des affaires urgentes.

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