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Jonathann Daval est «un homme cynique et manipulateur», selon le profiler Stéphane Bourgoin

Pour Stéphane Bourgoin, Jonathann Daval, qui était apparu en larmes au moment de la disparition de son épouse, «pleurait de sa propre situation, il repensait à son acte».[SEBASTIEN BOZON / AFP]

Interrogé par Télé Loisirs, le spécialiste français des tueurs en série, Stéphane Bourgoin, a dressé un profil inquiétant de Jonathann Daval, qui a reconnu avoir étranglé son épouse Alexia en octobre dernier.

Pour Stéphane Bourgoin, Jonathann Daval est «un homme cynique et manipulateur, qui a paradé avec ses pleurs pendant des mois avant d'avouer son crime. C'est assez atypique, même si le cynisme et la manipulation sont des caractéristiques que l'on retrouve chez la majorité des assassins», explique l’expert à Télé-Loisirs.fr. Le profiler cite notamment Emile Louis, ou plus récemment Cécile Bourgeon dans l'affaire Fiona, qui tout comme Jonathann Daval ont pleuré en direct devant des caméras.

Et Stéphane Bourgoin sait de quoi il parle. «Mon métier consiste à interroger des tueurs en série, qui sont de véritables manipulateurs cyniques dénués d'empathie et de devenir leur ami, leur confident. Puis de les manipuler à mon tour», explique le spécialiste, qui a rencontré plus de 70 tueurs en série et a écrit plus d’une cinquantaine d’ouvrages sur le sujet.

Pour ce dernier, le sang-froid dont a fait preuve Jonathann Daval, qui a agit méthodiquement, sans pouvoir toutefois aller jusqu'au bout, a de quoi glacer le sang.

«Il est aussi cynique dans la manière d'effectuer son meurtre. Il étrangle Alexia Daval, puis lui met un short et ses chaussures de jogging. Il prend son téléphone pour envoyer des SMS à sa soeur pour lui faire croire qu'elle passerait voir ses parents. Puis je pense qu'il est resté effondré à côté de son corps, il a même essayé de la calciner et a été pris à son propre piège», estime Stéphane Bourgoin.

«Il pleurait de sa propre situation»

Comment expliquer, alors, un Jonathann Daval accablé, le visage trempé de larmes, les traits tirés, incarnant un homme rongé par la tristesse ? Pour Stéphane Bourgoin, cela ne fait aucun doute, l’homme était surtout terrorisé par son propre acte. «Je pense qu'il pleurait de sa propre situation, il repensait à son acte, juge le profiler. D'ailleurs c'est assez troublant lorsqu'on regarde les images de sa première déclaration. Quand on zoom image par image sur son cou, on voit des griffures, des blessures de défense, probablement celles d'Alexia Daval. Il est donc très peu probable que ce soit un accident, comme il le clame.»

 

«Pour moi, il ne tuera qu'une fois»

Le spécialiste des tueurs en série doute fortement de la défense avancée par l’informaticien de 34 ans, qui affirme avoir tué son épouse par accident. Une ligne de défense, lancée face caméras par l’avocat de Jonathann Daval le 30 janvier dernier, juste après les aveux de son client, et qui avait produit une onde de choc sur les réseaux sociaux.

«On ne peut pas étrangler quelqu'un par accident, estime Stéphane Bourgoin. Il faut 5 à 6 minutes pour tuer quelqu'un en l'étranglant ainsi qu'une sacrée volonté. C'est quelqu'un qui a tué une fois, et qui ne tuera qu'une fois. Il a tué dans des circonstances particulières, et pour moi son acte n'a pas été prémédité.»

Pour l'heure, après un recadrage de la procureure de Besançon, plus aucune information ne semble fuiter dans la presse. L'avocat du tueur présumé, qui a récemment fait l'objet d'un portrait dans Libération -dont il rejette totalement le contenu- n'enchaîne plus les déclarations, au risque de déclencher une nouvelle polémique.

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