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Audrey Hepburn et Hubert de Givenchy, une complicité taillée sur mesure

«Quand Audrey est venue me demander de lui faire ses robes pour le film Sabrina, je ne savais pas du tout qui elle était et j'attendais Katharine Hepburn», se souvenait le couturier français fin 2016.[AFP]

L'une des histoires d'amour platonique les plus célèbres de la mode aurait pu ne jamais voir le jour: au début des années 50, le couturier Hubert de Givenchy, qui vient de disparaître, avait d'abord refusé d'habiller Audrey Hepburn. Avant de se raviser, conquis en un dîner.

«Quand Audrey est venue me demander de lui faire ses robes pour le film Sabrina, je ne savais pas du tout qui elle était et j'attendais Katharine Hepburn», se souvenait le couturier français fin 2016, au vernissage de l"exposition «To Audrey with love» à La Haye (Pays-Bas), consacrée à ses créations pour l'actrice. «Elle est arrivée frêle, gracieuse, jeune, pétillante», vêtue «comme une jeune fille de maintenant» d'un pantalon en coton, de ballerines et d'un t-shirt dévoilant son nombril, un chapeau de gondolier vénitien à la main.

«Je n'étais pas dans l'état de faire une garde-robe importante pour +Sabrina+ et je lui ait dit non, Mademoiselle, je ne peux pas vous habiller», racontait le couturier, qui disait ne pas avoir suffisamment de «petites mains», ces ouvrières des grands ateliers.

Le couturier français Hubert de Givenchy et l'actrice américaine Audrey Hepburn le 13 avril 1983 à Tokyo [masaharu hatano / UPI/AFP/Archives]
Le couturier français Hubert de Givenchy et l'actrice américaine Audrey Hepburn le 13 avril 1983 à Tokyo

Devant ce refus, Audrey Hepburn l'invite à dîner, «ce qui était surprenant pour une jeune fille bien élevée». A la fin du repas, Givenchy, sous le charme, lui propose de revenir le lendemain à la maison de couture. «Elle m'a persuadé. Et combien j'ai été sage» d'accepter. A l'écran, aux côtés de Humphrey Bogart en 1954, Audrey Hepburn porte ainsi une robe de bal ivoire brodée de fleurs et bordée de noir, signée Givenchy.

Elle demande que le Français l'habille dorénavant dans ses films contemporains et porte, la même année, une délicate robe ivoire à motifs floraux quand elle reçoit un Oscar. «Le style d'Audrey est arrivé avec une silhouette tellement différente, tellement actuelle», soulignait celui qui créa pour sa muse le tailleur en crêpe de laine porté dans «Charade» (1963), la robe de soirée tout en jeu de transparence mêlant velours, tulle et sequins de «Liés par le sang» (1979) et surtout la célèbre robe noire rehaussée de perles de «Diamants sur canapé» (1961).

Le couturier français Hubert de Givenchy au Musée Gemeentemuseum à La Hague le 23 avril 2016 [Bart Maat / ANP/AFP/Archives]
Le couturier français Hubert de Givenchy au Musée Gemeentemuseum à La Hague le 23 avril 2016

En mode comme en amitié, les deux artistes s'accordent à merveille, comprenant l'un et l'autre «ce qu'elle aimait, ce qu'elle pouvait porter». «Les vêtements de Givenchy sont les seuls dans lesquels je me sens moi-même. Plus qu'un styliste, il est un créateur de personnalité», déclara l'actrice, à propos de son ami Hubert qui se rendra à son chevet en Suisse à la fin de sa vie. Il recevra de ses mains un manteau matelassé bleu marine: «quand tu seras malheureux, porte-le et ça te donnera du courage».

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