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Les pistes pour aider la France à rattraper son retard en intelligence artificielle

Face au retard des Français et des pays européens, la France compte réagir. [AFP]

A la traîne face aux Gafam et la Chine, la France sera-t-elle en mesure dans un avenir proche de rattraper son retard en matière d’intelligence artificielle ? C’est dans cette optique que le député LREM Cédric Villani a remis mercredi soir à Emmanuel Macron un épais rapport sur le sujet. Voici ce qu’il préconise.

Impulser une dynamique en France et à travers l'Europe

Face au retard des Français et des pays européens, la France compte réagir en mobilisant les esprits à l'intérieur de ses propres frontières mais aussi chez ses voisins les plus proches. Le document préconise ainsi de «renforcer l'écosystème européen de la donnée».

L'Allemagne et la Commission européenne ont entendu le message et enverront des représentants ce jeudi au sommet sur l'intelligence artificielle organisé à Paris. Cédric Villani souhaite voir émerger en France un centre de niveau international capable de mener d'intenses travaux de recherche offrant des perspectives de prouesses technologiques. Il compte aussi encourager les services publics et davantage soutenir les projets de recherche et les start-ups du secteur.

Colmater la fuite des cerveaux et mieux rétribuer des chercheurs

Le manque d'attractivité : c'est l'une des principales explications au retard français. Si la France rayonne en matière de formation scientifique, elle peine toutefois à conserver ses meilleurs talents. Les noms de Yann Le Cun, chef de l'IA chez Facebook ou Luc Julia, l'inventeur de Siri chez Apple passé chez Samsung, sont autant d'exemples. Pour colmater la fuite des cerveaux, Cédric Villani préconise de doubler les salaires des chercheurs en leur offrant un environnement de travail favorable. «Nous parlons de personnes qui titulaires d'un bac + 11 peuvent toucher un salaire brut inférieur à 3.000 euros en début de carrière», fait remarquer dans Le Figaro Antoine Petit, patron du Cnrs.

Concentrer les efforts sur 4 domaines

Même si on estime que 90 à 100% des emplois pourraient être touchés par l'IA, Cédric Villani a identifié quatre secteurs stratégiques dans lesquels la France aurait tout intérêt à se spécialiser pour favoriser son essor : la santé, l'environnement les transports et la défense. En matière de santé notamment, notre pays a des arguments à faire-valoir. La réussite de la start-up Owkin, fondée par Thomas Clozel et Gilles Wainrib, qui compte améliorer la prédiction de l'évolution de la maladie à travers l'analyse de données médicales, est un exemple à suivre. Côté transports, Navya compte lancer sa première voiture électrique et sans chauffeur dans le courant de l'année.

Transparence et éthique

Cédric Villani veut régler la question des «boîtes noires», ces systèmes algorithmiques qui apportent des réponses positives aux problématiques posées, sans toutefois être en mesure de les expliquer de façon rationnelle. On touche ici aux limites du «deep learning», sytème d'IA le plus utilisé jusque-là et qui repose sur l'analyse de millions de données. Face aux risques évidents de dérives, le célèbre mathématicien compte aussi faire de la France un modèle à copier en matière d'éthique. «Il est essentiel que les chercheurs, ingénieurs et entrepreneurs agissent de manière responsable, en prenant en considération les impacts socio-économiques de leurs activités», a-t-il estimé.

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