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Deux entraîneurs d'athlétisme accusés de violences sexuelles

Une note de deux pages a été envoyée, le 7 mars, aux cadres techniques et sportifs de la fédération pour qu'ils fassent preuve d'une «vigilance particulière».[FRANCK FIFE / AFP]

Pascal Machat et Giscard Samba, deux entraîneurs de haut niveau, sont accusés de violences sexuelles par deux athlètes, qui ont porté plainte.

Les deux affaires révélées par Le Monde secouent le milieu de l'athlétisme français. La première plainte vise Pascal Machat pour des faits qui remonteraient au 26 juillet 2014, lors de la finale du 3.000 mètres steeple des Mondiaux juniors à Eugene, aux Etats-Unis. L'athlète Emma Oudiou, âgée de 19 ans à l'époque, accuse l'entraîneur d'agression sexuelle dans une lettre envoyée au parquet de Fontainebleau (Seine-et-Marne).

Elle raconte que Pascal Machat lui aurait touché les fesses avant de la caresser. Il l'aurait également embrassé dans le cou, prise par les hanches et aurait collé son bassin contre ses fesses alors qu'elle se baissait vers son sac à dos. La commission de discipline va étudier cette affaire le 11 avril prochain.

De son côté, l'entraîneur «nie complètement» ces accusations, qu'il qualifie d'«ubuesques».

«Tout le monde a fermé les yeux»

Le deuxième mis en cause, Giscard Samba, élu par la Fédération française d'athlétisme (FFA) meilleur technicien en 2013, est accusé de viol par l'une de ses anciennes athlètes, aujourd'hui âgée de 21 ans. Les faits remonteraient à janvier 2017 et la jeune femme a porté plainte au commissariat de Créteil (Val-de-Marne) quelques mois plus tard. Une fonctionnaire de la direction régionale de la jeunesse, des sports et de la cohésion sociale (DRJSCS) d'Île-de-France a recueilli plusieurs témoignages, dont celui de la principale accusatrice et a ensuite saisi la procureure de Créteil, qui décidera des poursuites judiciaires à apporter à l'affaire.

D'autres femmes ayant travaillé avec Giscard Samba ont décrit des «comportements déplacés» et «inacceptables». «Le nombre de filles qui sont sorties de ce groupe... Tout le monde a fermé les yeux, mais moi je n'ai pas envie de faire partie de celles qui partent sans rien dire», a confié au Monde l'athlète Lucille Lulendo, 19 ans, qui a quitté le groupe de Giscard Samba «dégoûtée». «Il nous pose des questions inappropriées : qui est la dernière personne avec qui on a couché, si on l'a déjà fait», a-t-elle expliqué.

Après ces deux affaires, la FFA va lancer une campagne «sur l'attention à avoir sur les agressions sexuelles, mais aussi l'emprise mentale que certains entraîneurs peuvent avoir». Une note de deux pages a été envoyée, le 7 mars, aux cadres techniques et sportifs de la fédération pour qu'ils fassent preuve d'une «vigilance particulière».

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