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Asile et immigration : l'Assemblée vote le doublement de la durée de rétention à 90 jours

Pour le ministre de l'Intérieur, Gérard Collomb, la rétention est «un ultime moyen» qui «reste nécessaire».[FRANCOIS GUILLOT / AFP]

L’Assemblée nationale a donné, ce samedi soir, son feu vert à l’une des mesures les plus contestées du projet de loi asile et immigration : l’augmentation de la durée maximale de séjour en centre de rétention pour les étrangers en attente de leur expulsion.

Cet article prévoit notamment que la durée maximale de rétention passe de quarante-cinq à 90 jours. Il a été adopté par 77 voix contre trente-et-une, et quarante-six abstentions.

Vivement critiqué par la gauche, l’article a obtenu des suffrages d’UDI-Agir – «sans gaité de cœur» - mais s’est heurté à l’opposition de certains élus issus de la majorité. Ainsi, neufs députés LREM ont voté contre.

Cinq d’entre eux se sont également abstenus. Les MoDem se sont partagés en deux pour, un contre (Nadia Essayan), et onze abstentions. Une abstention qui a rassemblé de nombreux suffrages, du côté LR notamment (24 abstentions, 3 voix contre).

Gérard Collomb, le ministre de l’Intérieur, a défendu un article qu’il juge «totalement fondamental». A ses yeux, la rétention est «un ultime moyen» qui «reste nécessaire». Il s’est également engagé à ce que les centres de rétention (CRA) soient aménagés afin que les conditions «puissent être acceptables», notamment pour les familles.

La rapporteure, Elise Fajgeles (LREM) a pour sa part estimé que la rétention «est un moyen pour faire respecter les mesures d’éloignement», rappelant notamment que le taux d’exécution des obligations de quitter le territoire n’est que de 15%.

La gauche a manifesté son opposition à un article «qui concentre les critiques» (Danièle Obono, LFI), et «vient considérablement durcir les conditions de rétention», selon Elsa Faucillon (PCF). L’élue communiste a tenu à exprimer son «émotion» dans ce «moment grave».

A la suspension de la séance, à 01h30, les députés avaient encore 375 amendements à étudier. Alors que les différentes oppositions ont demandé le report du vote au 9 mai après les vacances de Pâques, Richard Ferrand garde espoir d’achever la quarantaine d’articles restant ce dimanche. «On ira jusqu'au bout et on votera tôt ou tard», promet le chef de file LREM.

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