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NDDL : espoirs d'apaisement et semaine à haut risque sur la ZAD

Vue aérienne de la Zad de Notre-Dames-des Landes (Loire-Atlantique), le 6 avril 2018  [LOIC VENANCE / AFP/Archives] Vue aérienne de la Zad de Notre-Dames-des Landes (Loire-Atlantique), le 6 avril 2018 [LOIC VENANCE / AFP/Archives]

Une semaine à haut risque s'ouvre pour le gouvernement sur la ZAD de Notre-Dame-des Landes, qui montrera si l'apaisement l'emporte, alors que l'échéance tombe lundi minuit pour les régularisations, et qu'une nouvelle opération d'expulsion des zadistes en situation irrégulière est possible.

«La situation est calme, vraiment calme ce week-end sur la ZAD», a assuré le colonel Jacques Dahan, précisant que «l'effectif de la gendarmerie n'a pas évolué» avec une mobilisation d'environ 2.500 militaires depuis le lancement des opérations le 9 avril.

Cette «accalmie» après une semaine sous haute tension s'inscrit dans un contexte de main tendue des zadistes vendredi après le dépôt collectif d'une quarantaine de dossiers de projets agricoles ou artisanaux nominatifs.

Ils avaient répondu à l'appel pressant mercredi du ministre de la Transition écologique, Nicolas Hulot, opposant à l'ancien projet d'aéroport, qui avait fustigé le «gâchis» et les avait exhortés à «ne pas rentrer dans une spirale de confrontation, de violence» et à saisir «la main du gouvernement».

La préfecture a donné jusqu’à lundi soir pour remplir des formulaires individuels devant comporter leur nom et les grandes lignes de leur projet, un préalable à l'éventuelle signature par l'État de baux précaires.

«Le problème n'est pas de donner des noms, on voulait un projet collectif», a expliqué «Camille», l'un des porte-parole de la ZAD.

«On a fait le geste qui était demandé par le gouvernement. Pour nous ce geste doit être entendu, que le dialogue reprenne, qu'on sorte du cycle infernal de la menace imminente de nouvelle expulsion. La balle est dans le camp du gouvernement», a-t-il estimé.

La crainte d'une nouvelle opération d'évacuation plane parmi les zadistes après «le traumatisme» de la destruction de 29 squats la semaine dernière que les zadistes considèrent comme leur lieu de vie. Il reste une soixantaine d'habitats précaires sur les 97 recensés.

«J'ai perdu ma maison, ma vie, je n'ai plus rien mais je vais me battre pour les maisons qui restent», a déclaré Paul, l'un des occupants sur le site de 1.650 hectares dont 270 ha doivent être attribués par l'État.

Si la préfète des Pays de la Loire Nicole Klein a souligné le «gros travail» des zadistes, la décision d'évacuation revient au chef du gouvernement.

Fermeté d'Edouard Philippe

Or, Édouard Philippe a répété devant l'Assemblée nationale que «les occupants illégaux» qui ne régulariseront pas rapidement leur situation «quitteront les lieux» à Notre-Dame-des-Landes car «force doit rester à la loi».

Particulièrement délicat, car hérité des décisions des quinquennats passés, le dossier de Notre-Dame-des Landes est un des tests de la capacité du président Emmanuel Macron et du gouvernement à résoudre pacifiquement les conflits, alors que les fronts sociaux se multiplient.

Plusieurs associations ou collectifs qui étaient opposés au projet d'aéroport avaient pressé les occupants à se régulariser et accepter de négocier avec le gouvernement.

La répétition des barricades enlevées et aussitôt remontées dans un nuage de gaz lacrymogènes avait fini par lasser les riverains et même certains zadistes qui jugeaient la méthode «contre-productive» au moment de se remettre à la table des discussions.

Les 28 projets agricoles déposés à la préfecture vont être évalués lundi à la chambre d'agriculture des Pays de la Loire. Mais ces projets ne créent «aucun droit», avait rappelé vendredi Mme Klein à l'issue d'une réunion technique avec des occupants de la ZAD.

Sans aucune assurance, les zadistes appellent «à la vigilance». «On est prêt à se mobiliser si le gouvernement n'entend pas ce geste de dialogue», a affirmé l'un des porte-parole des zadistes qui n'exclut pas «une grande mobilisation» dimanche prochain.

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