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Le plan d'urgence en trois points de Smovengo face au chaos du Vélib'

Malgré les efforts soutenus de ces dernières semaines, le rythme du déploiement s'est stoppé net avec la grève.[© GUILLAUME SOUVANT / AFP]

Mis sous pression par la mairie de Paris, Smovengo a présenté ce jeudi un dispositif d'urgence pour sortir de la crise, réparti en trois axes.

Le premier sera un plan d'urgence pour retirer les vélos bloqués. L'objectif sera de retirer l’ensemble des vélos bloqués en raison de la grève des salariés, et de «réinjecter de nouveaux vélos», a indiqué Jorge Azevedo, directeur général de Smovengo. Ce dernier indique «avoir renforcé les équipes» ainsi «qu'externalisé la compétence», c'est-à-dire faire appel à une entreprise extérieur. En parallèle, le dirigeant assure que Smovengo va «stopper l’ouverture des stations sous batteries».

De plus, l'exploitant va aussi revoir ses ambitions à la baisse, avec un nouveau plan de redémarrage du service, dans un périmètre «plus simplifié et séquencé». Jorge Azevedo a admis que le projet, «lancé dans des délais aussi courts, était trop ambitieux». Le DG de Smovengo a donc annoncé que «tous les vélos électriques» allaient être «retirés» jusqu'à nouvel ordre.

La fonction Park +, qui permet de garer davantage de Vélib' sur les stations en les accrochant entre eux – au risque de générer des entassements de deux-roues –, va également être «mise en stand-by».

«800 stations d'ici à fin juin»

L'objectif de Jorge Azevedo est ainsi d'atteindre «800 stations déployées d'ici à la fin juin», dont «80% déjà électrifiées», en vue de repasser la barre des 30.000 courses par jour. La communication vers les usagers va aussi être «renforcée», a-t-il promis.

Enfin, le patron de Smovengo entend mettre en place un «plan de redéploiement», afin de «répondre au cahier des charges initial». Ce redéploiement sera désormais «cadencé» et les objectifs d’agenda «seront discutés avec les élus de la métropole», selon Jorge Azevedo. De quoi doucher les espoirs de ceux qui espéraient un service totalement opération pour l'été ?

De nouvelles ambitions «rassurantes» d'après Smovengo, mais qui resteront compliquées à mettre en œuvre si la grève se poursuit. D'autant que les salariés sont ressortis très déçus, ce jeudi soir, d'une réunion avec leur direction, après avoir manifesté plus tôt dans la journée devant l'hôtel de ville :

Après avoir atteint un rythme de croisière plutôt satisfaisant, fin mars-début avril, avec 60 stations ouvertes chaque semaine, celui-ci a dégringolé, pour chuter à seulement une station installée cette semaine. En cause notamment, la grève des salariés Smovengo, qui dénoncent leurs mauvaises conditions de travail, et des acquis sociaux non respectés.

Car depuis le 16 avril, seules 8 stations ont été installées, et seulement une cette dernière semaine. Le 26 avril dernier, il y a une semaine jour pour jour, Christophe Najdovski, adjoint à la mairie de Paris en charge des Transports, avait imposé un «plan d'électrification accéléré», en exigeant, d’une part, que les «2.500 à 3.000 vélos dont les batteries sont déchargées soient remplacés» d’ici à ce jeudi 3 mai, et, d’autre part, que toutes les stations soient électrifiées.

«Une rechute du déploiement»

«Il y a eu une rechute du déploiement accentuée par le mouvement social. Conséquence de quoi les vélos qui fonctionnent sur batterie sont désormais tous déchargés», a ainsi déploré Christophe Najdovski. Car aujourd’hui sur 656 stations, seules 236 sont électrifiées contre 420 fonctionnant sur batteries.

«Ne nions pas la réalité : la transition vers le nouveau Vélib’ se passe mal. Nous sommes confrontés depuis le début de l’année à une série de déconvenues inacceptables. Les Parisiens, très attachés à ces vélos en libre-service considèrent que le système qu’ils aimaient a été abimé. Nous devons avoir un service qui fonctionne au plus vite, afin de retrouver la confiance des usagers», a souligné à ce sujet Anne Hidalgo, la maire de Paris.

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